Le retard du Dreamliner pourrait dépasser six mois

Le constructeur aéronautique Boeing va repousser d'au moins trois mois, voire six ou plus, les premières livraisons de son avion de nouvelle génération, le 787 Dreamliner, a affirmé le 20 décembre le Seattle Times.

"Alors que Boeing se prépare à annoncer encore plus de retard pour 787 Dreamliner, au moins trois mois, peut-être six voire plus, le programme de cet avion crucial pour le constructeur est dans un état encore plus mauvais qu'il n'y parait", affirme le quotidien sur son site Internet.

L'avionneur doit annoncer prochainement un nouveau calendrier de livraison pour le 787, déjà en retard de trois ans.

Le quotidien Les Echos affirmait début décembre que la première livraison, due à la compagnie japonaise ANA et actuellement prévue au premier trimestre, serait repous-sée à l'été.

Le groupe accumule les problèmes techniques sur ce programme et les vols d'essai ont été interrompus après un incendie lors de l'un d'entre eux début novembre. Mais "les problèmes vont bien au delà des derniers contretemps", selon le quotidien américain, basé dans l'État de Washington (Nord-Ouest) où se situent les principales usines de Boeing. "Un responsable de l'Administration fédérale de l'aviation (FAA) a prévenu il y a dix jours Boeing que faute de nouvelle preuve de la fiabilité de l'avion, elle ne lui accorderait pas le certificat de vol pour les itinéraires intercontinentaux", croit savoir le Seattle Times.

Le journal fait par ailleurs état de nouveaux problèmes de conception, notamment une forte condensation qui se forme dans le fuselage. "La quantité (de problèmes rencontrés) est horrible. On ne devrait pas faire face à tant de difficultés à un stade aussi avancé du programme", a indiqué un ingénieur, cité par le Seattle Times.

Le titre Boeing a fini en baisse de 2,71% à 63,27 dollars le 20 décembre. "L'article du Seattle Times est valide dans son évaluation des difficultés auxquelles le programme (du 787) fait face. Nous avons toujours reconnu que les nouveaux avions en développement étaient difficiles et qu'amener des innovations sur le marché demande beaucoup de travail", a commenté Boeing dans un communiqué reçu par courriel. "Nous focalisons nos efforts sur une solution à l'incident de Laredo", ville du Texas où l'un des 787 d'essai s'apprêtait à atterrir lorsqu'un incendie s'est déclaré à bord, "et sur la reprise des vols d'essai", ajoute le communiqué. "Pendant que ce processus progresse, nous travaillons à un calendrier révisé qui tiendra compte de nos problèmes connus (...) y compris les vols d'essai restants et la certification. Nous espérons le finaliser dans les prochaines semaines", a conclu Boeing.

Alors que Boeing a annoncé le 20 décembre une nouvelle augmentation de la cadence de son long courrier 777 en raison d'une "forte demande dans le monde", les analystes de Bank of America/Merrill Lynch ont estimé que cette bonne nouvelle pouvait "temporairement améliorer l'opinion des investisseurs sur Boeing et occulter les problèmes du 787".

Les analystes de la maison de recherche WedBush estimaient pour leur part dans une note que les problèmes du 787 " devraient continuer à peser sur l'action de Boeing".

AFP/VNA/CVN

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