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Le réalisateur Đang Nhât Minh. Photo : CTV/CVN

L‘“Artiste du Peuple” Đang Nhât Minh est considéré comme l’un des plus grands réalisateurs et scénaristes du cinéma vietnamien. Il est largement connu pour ses œuvres iconiques telles que Bao gio cho đên tháng Muoi (Quand arrive le mois d’octobre), produite en 1985 ; Cô gái trên sông (La fille sur la rivière), en 1987 ; Tro vê (Retour), en 1994 ; Thuong nho đông quê (Nostalgie de la campagne), en 1995... En particulier, Bao gio cho đên tháng Muoi fût même élu en 2008 par la chaîne de télévision d’information en continu américaine CNN comme l’un des 18 meilleurs films asiatiques de tous les temps.

“Une ville qui a formé mon homme d’artiste”

Bon nombre de ses productions sont centrées sur Hanoï, la capitale vietnamienne. On peut citer, entre autres, Hà Nôi mùa đông nam 46 (Hanoï en hiver 1946), sortie en 1997 ; Mùa ôi (La saison des goyaves), en 2001 ; Đung đôt (Ne le brûle pas !), en 2009 ; et tout récemment Hoa nhài (Jasmin), en 2022.

Le réalisateur Đang Nhât Minh (centre) lors de la cérémonie de remise du Grand Prix “Bùi Xuân Phái - Pour l’amour de Hanoï”, le 5 octobre à Hanoï.

Photo : VNA/CVN

Đang Nhât Minh est né en 1938 dans la ville de Huê, province de Thua Thiên Huê, au Centre. Après que la capitale soit libérée (10 octobre 1954), il s’y installa avec sa famille en 1957. Il a été élu secrétaire général (plus tard président) de l’Association vietnamienne du cinéma (VCA) en février 1989 et a occupé ce poste pendant deux mandats consécutifs. En 1993, il a été reconnu “Artiste du Peuple”.

Se rappelant les premiers jours à Hanoï, Đang Nhât Minh avoue qu’il était “particulièrement impressionné” par cette ville tranquille avec des bâtiments d’architecture française.

“Les Hanoïens que je rencontrais étaient tous très polis. À l’époque, lorsqu’une famille recevait des invités, la femme portait toujours l’+áo dài+ (tunique traditionnelle des Vietnamiennes)”, se souvient l’artiste de 85 ans. Raison pour laquelle, dans ses films, la capitale vietnamienne, qui est devenue une part importante dans sa carrière cinématographique, apparaît à plusieurs reprises sous divers aspects et facettes.

“Hanoï est mon grand amour. C’est elle qui m’a amené au cinéma. Une ville qui a formé mon homme d’artiste”.

Bon nombre de films de Đang Nhât Minh sont consacrés à la capitale vietnamienne. Photo : CTV/CVN

L’histoire et la culture racontées par le 7^e art

Vivant depuis 66 ans à Hanoï, Đang Nhât Minh témoigne des changements de la ville. Chaque période est retranscrite en des moments mémorables dans ses productions. C’était une Hanoï “militante et déterminée à se sacrifier pour la Patrie” dans Hà Nôi mùa đông nam 46. Un film qui retrace notamment 60 jours et nuits de combat des Hanoïens pendant la Résistance contre les Français (1945-1954), avec “chaque maison transformée en forteresse”, “chaque rue en ligne de combat”, “chaque citoyen en soldat”. Puis, une Hanoï en pleine évolution au début des années 1960 avec la réforme foncière dans Mùa ôi.

En 2022, à l’âge de 84 ans, Đang Nhât Minh a décidé d’écrire le scénario et réalisé lui-même le tournage pour sa dernière œuvre baptisée Hoa nhài. Une production axée sur une Hanoï contemporaine qui, malgré les complexités des relations sociales des travailleurs migrants, fait toujours preuve d’une forte humanité, d’une grande tranquillité et d’un romantisme poétique au quotidien. Chaque coin de rue et chaque personnage sont proches et familiers : la vieille dame vendeuse de thé glacé, le vieux coiffeur, le jeune cireur de chaussures, les aides ménagères, etc.

Đang Nhât Minh prend soin minutieusement de chaque tournage.

Photo : VNA/CVN

Đang Nhât Minh réalise souvent des films basés essentiellement sur ses émotions, ce qui caractérise son style. “Je vis à Hanoï depuis six décennies. De manière naturelle, je sens que l’âme de cette terre semble s’incarner en moi et vice versa, c’est la ville où j’ai le plus d’expériences et de souvenirs. Mes émotions sont involontairement associées à des périodes historiques importantes de la capitale. Tout vient naturellement, sans aucun arrangement”.

Le réalisateur avoue que chaque fois qu’il quitte la ville, notamment lors qu’il part à l’étranger, elle lui manque énormément. “Pour moi, rien ne peut remplacer Hanoï”.

Le réalisateur est entouré de ses amis artistes, après la projection de son film "Hoa nhài" au 6e Festival international du film de Hanoï en novembre 2022.

Photo : CTV/CVN

Linh Thao/CVN