>> "Je n’ai aucun standard pour la beauté"
Vo Hoàng Hiêu à côté d’un modèle réduit d’avion. |
Dans un modeste appartement de l’arrondissement de Hoàng Mai à Hanoï, Vo Hoàng Hiêu est plongé dans la confection d’un modèle réduit du chasseur américain F35. Né en 2002, le jeune homme est étudiant en 3e année de génie mécanique à l’université Thuy Loi. Jusqu’à présent, il a conçu plus de 200 maquettes d’avions inspirées de divers modèles tels que Boeing 787, Boeing 777, Su-37, Su-27, F22 et F35.
Une passion d’enfance
"En 2014, alors que j’étais en 8e classe (équivalent à la 4e), j’ai par hasard regardé une vidéo présentant le pilotage d’un modèle réduit d’avion, et j’ai trouvé cela extrêmement captivant. J’ai alors demandé à mes parents de m’offrir un avion radiocommandé pour mes bons résultats scolaires. À la fin de ma 8e année, satisfaits des résultats, mes parents m’ont offert une maquette et c’est à partir de ce moment-là que ma passion a vraiment commencé", se souvient-il.
Le jeune homme fabrique les répliques d’avions en utilisant de matériaux courants tels que la mousse pour la carlingue, le bambou, le carbone et l’aluminium pour la structure. Ces modèles sont aux bonnes proportions, il les étudie scrupuleusement avant de les modéliser sur ordinateur, puis les découpe au laser, assemble la carlingue, et installe le moteur…
"Je pense qu’il faut de la patience et de la persévérance, et ne pas avoir peur de refaire plusieurs fois un modèle pour acquérir de l’expérience. Si le premier modèle ne fonctionne pas, je continuerai avec un deuxième et un troisième, partage le maquettiste. En fait, le premier modèle que j’ai fabriqué n’a pas pu voler. J’ai fabriqué un deuxième, un troisième et même un dixième, mais j’ai essuyé des échecs à chaque fois. Cependant, je n’ai pas baissé les bras. J’ai procédé à des ajustements, réorganisé les composants de manière plus judicieuse, et ce n’est que le seizième avion que j’ai enfin réussi à faire décoller".
Des maquettes d’avions réduits de Vo Hoàng Hiêu. |
Une maquette d’avions réduits de Vo Hoàng Hiêu. |
Une maquette d’avions réduits de Vo Hoàng Hiêu. |
Fabriquer un modèle réduit d’avion est déjà une tâche complexe, mais cela devient encore plus ardu si l’objectif est aussi de le faire voler. Le Hanoïen a acquis par lui-même des compétences en graphisme, en géométrie et en physique, car le décollage d’un avion repose sur de multiples facteurs. "J’ai entrepris des recherches, étudié les documents et découvert que l’élément crucial est d’assurer un centre de gravité correct. Je dois positionner les composants électriques au centre de l’appareil afin d’assurer son équilibre en vol".
Les amateurs des modèles réduits sont de tous âges, des adolescents aux adultes. Le choix de l’appareil dépend à la fois des moyens financiers et des goûts de chacun. Pour Hoàng Hiêu, il a conçu des pièces de différentes tailles et vitesses.
Les avions qu’il a construits peuvent atteindre une vitesse maximale de quelque 180 km/h, ses modèles à réaction 100 à 120 km/h.
"La réalisation d’une maquette nécessite trois jours ou plus pour les personnes expérimentées. Pour les débutants, cela peut prendre jusqu’à un mois. Les coûts estimés se situent entre 2 et 3 millions de dôngs, englobant le prix du moteur, du régulateur de vitesse, de la batterie, du contrôleur et du revêtement en mousse", explique le maquettiste.
Un vol, un rêve
Une maquette d’avions réduits de Vo Hoàng Hiêu. |
Des maquettes d’avions réduits de Vo Hoàng Hiêu. |
Une maquette d’avions réduits de Vo Hoàng Hiêu. |
Pour se préparer à un vol, Hiêu prend toujours soigneusement en compte la quantité de batterie restante. Chaque vol dure environ trois à quatre minutes. Les personnes expérimentées peuvent estimer le temps par elles-mêmes, tandis que les novices peuvent avoir besoin d’installer un indicateur de batterie. L’étudiant de 21 ans est désireux de partager ses expériences avec d’autres passionnés.
"La création que je préfère est le Boeing 777-200. C’est également le modèle le plus difficile à construire. J’ai réalisé cinq modèles réduits auparavant, et ce n’est qu’avec le sixième que j’ai réussi à créer une maquette qui ressemble à 90% à l’avion réel, raconte-t-il. Cette activité de loisir m’a enseigné la persévérance et le souci du détail. Après les cours, prendre le temps d’observer les avions que je fais voler me procure une grande détente. Cette passion m’a été d’une grande aide. C’est un tournant majeur dans ma vie, qui m’a permis d’acquérir plus de connaissances, de maturité et de mieux orienter ma future carrière".
Chaque atterrissage réussi procure à Hiêu une joie indescriptible. Si le décollage peut être difficile, il arrive que l’atterrissage ne soit pas moins exigeant, en particulier dans des espaces restreints ou avec des vents violents. Cependant, au fil des années, le jeune homme a appris à gérer des problèmes.
Le Hanoïen nourrit le rêve d’établir un atelier de fabrication et de commerce de modèles réduits d’avions afin de partager sa passion. Il aspire même à devenir technicien aéronautique. Espérons que ses rêves se réaliseront.
Texte et photos : Quê Anh/CVN