>> Allemagne : la campagne électorale lancée avec la dissolution du parlement
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| Le président allemand Frank-Walter Steinmeier s'exprime à Berlin. |
| Photo : Xinhua/VNA/CVN |
La visite d'État en elle-même, la première d'un président allemand depuis 27 ans, sa durée - trois jours - et le faste du programme, avec un banquet d'Etat au château de Windsor et un discours au parlement, honneur rare pour un visiteur étranger, sont autant de preuves de l'embellissement.
Entre les cérémonies protocolaires, le soutien des deux pays à l'Ukraine, l'un des moteurs de la coopération entre les deux capitales, sera au cœur d'une rencontre avec le Premier ministre Keir Starmer.
La visite de Frank-Walter Steinmeier répond à celle du roi Charles III en mars 2023 en Allemagne, sa première visite d'État en tant que monarque.
Pour une source au sein de la présidence allemande, la visite reflète "une nouvelle ère dans les relations entre nos deux pays", après une période post-Brexit où "la Grande-Bretagne s'est éloignée de l'Europe".
Berlin a "maintenant l'impression qu'elle revient", selon la même source.
Traité d'amitié
M. Steinmeier était ministre des Affaires étrangères au moment du référendum sur le Brexit, organisé en juin 2016 par le Premier ministre David Cameron.
Il avait alors fustigé les "politiciens irresponsables" qui ont "attiré le pays vers le Brexit" pour ensuite "se défiler", qualifiant leur comportement de "scandaleux".
Résultat, le Royaume-Uni est "beaucoup moins présent dans le débat politique allemand qu'il ne l'était auparavant", souligne Nicolai von Ondarza, expert de l'Institut allemand pour les affaires internationales et de sécurité.
Le Brexit digéré, un réchauffement diplomatique s'est enclenché sous le Premier ministre conservateur Rishi Sunak (2022-2024), puis son successeur travailliste Keir Starmer.
Le soutien commun à l'Ukraine a aidé. En octobre 2024, les deux plus gros budgets militaires d'Europe occidentale ont signé un pacte de coopération en matière de défense, suivi de leur premier "traité d'amitié" en juillet.
Les deux pays sont dans une phase d'"intensification" des liens, qui repose surtout sur les domaines "de la politique étrangère et la sécurité", estime Nicolai von Ondarza.
Le traité d'amitié comprend également un volet de coopération contre l'immigration irrégulière, dans un contexte de rapide ascension des partis anti-immigration Alternative pour l'Allemagne (AfD) et Reform UK.
Mémoire et business
La culture et le travail de mémoire, domaine privilégié du président allemand, seront également au programme, avec la visite prévue à Coventry vendredi 5 décembre.
Détruite par les raids aériens allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, la cathédrale de cette ville est devenue un symbole de paix et de réconciliation entre les nations.
Mais la présence du chef d'État au milieu de soldats britanniques et de la Luftwaffe y soulignera là aussi le rapprochement militaire entre les deux nations.
Des élèves de Coventry rencontreront ceux de Dresde, autre ville martyre des bombardements du pire conflit de l'histoire.
À Oxford, le chef d'État allemand visitera ensuite les locaux d'une filiale du conglomérat industriel allemand Siemens. Des représentants d'autres grandes entreprises allemandes - RWE, BMW, Deutsche Bank... - feront aussi partie de la délégation.
À cette occasion, Mercedes a annoncé mercredi matin 3 décembre lancer un projet technologique lié aux voitures électriques pour 20 millions de livres sterling (près de 23 millions d'euros), qui doit permettre de créer "plus de 150 emplois" en Angleterre.
Passion commune aux deux pays, le football sera aussi à l'honneur avec deux stars allemandes d'hier et d'aujourd'hui d'Arsenal, Per Mertesacker et Kai Havertz, qui accompagneront M. Steinmeier dans une école de l'est de Londres.
AFP/VNA/CVN

