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Le président allemand Frank-Walter Steinmeier annonce la dissolution du parlement lors d'un discours au château de Bellevue, à Berlin, le 27 décembre. |
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Cette campagne de deux mois, anticipée de sept mois par rapport à la date initialement prévue, est la conséquence de l'implosion de la coalition gouvernementale du chancelier social-démocrate Olaf Scholz.
Les conservateurs de la CDU menés par Friedrich Merz sont donnés nettement gagnants, avec 32% des intentions de vote, devant le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD, 19%), le SPD (15%) et les Verts (13%), selon une moyenne pondérée des sondages à la date de vendredi 27 décembre.
En attendant la formation de ce futur gouvernement, M. Steinmeier a rappelé que la démocratie allemande fonctionnait "même en période de transition".
Gouvernement et parlement restent opérationnels jusqu'à ce que leurs successeurs soient en place. Mais faute de majorité, l'exécutif ne peut pas décider de nouveaux projets sans le soutien de l'opposition.
Formée par le SPD, les Verts et les libéraux du FDP, l'alliance au pouvoir depuis la fin 2021 avait volé en éclats le 6 novembre avec le limogeage par Olaf Scholz du ministre des Finances libéral. Motif : des différends devenus insurmontables sur la politique économique et budgétaire.
Sans majorité parlementaire depuis, le chancelier avait posé la question de confiance au Bundestag mi-décembre dans le but de la perdre et de lancer la procédure pour des élections anticipées, dont M. Steinmeier a confirmé la date vendredi 27 décembre.
"Moments difficiles"
Cet événement rare s'inscrit dans la grave crise que traverse la première économie européenne, autrefois modèle de stabilité politique.
Le parlement allemand, le Bundestag, à Berlin. |
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"En particulier dans les moments difficiles comme maintenant, la stabilité nécessite un gouvernement efficace et des majorités fiables au parlement", a souligné Frank-Walter Steinmeier lors de son allocution.
Selon le chef d'État, le scrutin anticipé doit permettre de répondre aux "défis de notre temps", en tête desquels "la situation économique incertaine".
Menacée d'une deuxième récession annuelle d'affilée, l'Allemagne fait face à une remise en cause de son modèle industriel.
Olaf Scholz prône un assouplissement des règles d'endettement pour faire des investissements afin de relancer l'économie, quand l'opposition conservatrice plaide pour un maintien du frein à la dette, mécanisme ancré dans la Constitution.
L'ombre de Magdebourg
Parmi les autres préoccupations majeures pour l'Allemagne, M. Steinmeier a cité les conflits au Proche-Orient et en Ukraine ainsi que les "questions de contrôle de l'immigration et de l'intégration, et du changement climatique".
Un mémorial est érigé sur le site de l'attentat à la voiture piégée sur le marché de Noël à Magdebourg, dans l'Est de l'Allemagne, le 27 décembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Droite et extrême droite ont tissé un lien entre immigration et sécurité après l'attaque à la voiture-bélier sur le marché de Noël de Magdebourg, vendredi 20 décembre, qui a fait cinq morts et plus de 200 blessés.
Après cette attaque imputée à un réfugié saoudien de 50 ans, l'AfD a organisé une manifestation sur place, demandant de "fermer les frontières" face aux "fous furieux venus de tous les pays".
"Nous ne voulons pas de tels délinquants (potentiels) dans notre pays!", a écrit Friedrich Merz vendredi 27 décembre dans une lettre à ses abonnés, soulignant que "le nombre de délits graves commis par des migrants en Allemagne est en augmentation depuis une dizaine d'années".
Sous pression, le gouvernement a promis une enquête rapide et minutieuse pour clarifier d'éventuelles erreurs des autorités dans la prévention de l'attaque. Et Olaf Scholz a appelé les Allemands à "se serrer les coudes".
"La haine et la violence ne doivent pas avoir leur place dans cette campagne électorale", a exhorté M. Steinmeier, formant le voeu qu'elle soit "menée avec des moyens justes et transparents".
AFP/VNA/CVN