Lors de leur entretien à huis-clos lundi dans un hôtel de Washington, le président Moubarak et Mme Clinton ont "échangé leurs impressions sur l'état des efforts américains et d'autres pays visant à une reprise des négociations entre Israël et la Palestine", a déclaré un porte-parole du département d'État, Philip Crowley.
Ils ont également abordé la question des droits de l'homme et de la démocratie en Égypte, ainsi que la situation en Iran, au Soudan, au Pakistan et en Afghanistan. Sur le plan bilatéral, M. Moubarak et Mme Clinton ont parlé des échanges économiques et de l'éducation.
Le président égyptien a aussi rencontré lundi le directeur du Renseignement, Dennis Blair, et devait voir le conseiller à la sécurité nationale James Jones.
Âgé de 81 ans, M. Moubarak est un allié clef des États-Unis au Proche-Orient. Sa visite à Washington a lieu alors que le gouvernement américain fait pression sur Israël pour qu'il cesse la construction de colonies en Cisjordanie et demande en même temps aux pays arabes des progrès dans la normalisation de leurs relations avec l'État hébreu.
M. Moubarak, dont le pays a signé un accord de paix avec Israël en 1979, a également rencontré une vingtaine de responsables de la communauté juive américaine.Le président égyptien est accompagné de son ministre des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, et de son ministre des Finances, Youssef Boutros Ghali.
Pour M. Aboul Gheit, la visite a lieu "à un moment crucial (...) parce que les Américains sont près d'annoncer leur vision de la manière de parvenir à la paix et de mettre fin au conflit israélo-palestinien".
L'Égypte tente notamment de mettre fin à la division interpalestinienne en jouant les médiateurs entre le Fatah du président Mahmoud Abbas et le Hamas. Elle est aussi impliquée dans des tractations entre Israël et le Hamas en vue d'un échange de prisonniers.
La dernière visite de M. Moubarak aux États-Unis remonte à 2004. Il avait alors rencontré le président George W. Bush à Crawford (Texas, Sud). Aucune autre visite n'avait été organisée depuis, alors que l'administration Bush était vivement critiquée pour ses politiques au Proche-Orient.
Dans une interview publiée lundi au Caire, le président Moubarak a pressé Israël de geler la colonisation dans les territoires palestiniens avant toute normalisation avec les pays arabes.
L'administration Obama exige un gel total de la colonisation en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est annexée en vue de relancer le processus de paix entre Israël et les Palestiniens. Selon un rapport officiel, plus de 300.000 colons israéliens vivent en Cisjordanie.
AFP/VNA/CVN