"Nous sommes très impressionnés par leurs succès et nous sommes heureux de constater que des progrès ont été réalisés", a déclaré M. Holbrooke, arrivé samedi soir au Pakistan. "Nous savons tous qu'il y a encore des problèmes à résoudre (...) mais cela va nettement mieux aujourd'hui", a estimé l'émissaire du président américain Barack Obama.
Il a notamment relevé la mort jugée très probable par Washington et Islamabad du dirigeant taliban Baitullah Mehsud lors d'une attaque de drone américain dans le Waziristan du Sud, limitrophe de l'Afghanistan, au début du mois d'août. "Il semble que nous avons une très mauvaise personne de moins parmi nous", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.
Le gouvernement pakistanais se targue d'avoir "éliminé" les talibans de zones tribales du Nord-Ouest comme les districts de Swat, du Bas Dir et Buner, au cours d'une vaste offensive militaire lancée fin avril.
Les autorités pakistanaises affirment avoir tué plus de 1.800 insurgés pendant cette offensive et n'avoir perdu que 166 hommes, des bilans invérifiables de sources indépendantes.
Interrogé sur d'éventuelles pressions américaines sur Islamabad pour que l'armée pakistanaise pousse son avantage dans les zones tribales frontalières de l'Afghanistan, M. Holbrooke a déclaré que son pays n'avait pas l'intention de s'ingérer. "Sur la question des forces pakistanaises, de la façon dont elles doivent être utilisées, de leur éventuel envoi dans d'autres zones, c'est une décision qui appartient au gouvernement du Pakistan et à lui seul", a-t-il souligné.
M. Holbrooke, qui effectue sa cinquième visite au Pakistan depuis sa nomination en janvier, a rencontré dimanche le chef de la diplomatie pakistanaise, Shah Mehmood Qureshi, et le principal dirigeant de l'opposition, Nawaz Sharif. Il aurait dû se rendre dans la vallée de Swat mais, selon un responsable de l'ambassade des États-Unis, de fortes chutes de pluie l'ont obligé à ajourner son voyage.
Selon M. Qureshi, la mort probable de Mehsud a plongé dans "le désarroi" le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), le plus important réseau insurgé du pays. "Ils n'ont pas encore été capables de nommer quelqu'un pour lui succéder. Cela montre qu'il y a beaucoup de luttes internes.", a-t-il dit.
Pendant sa visite qui devrait durer 3 jours, l'émissaire américain doit aussi s'entretenir avec le président Asif Ali Zardari, le Premier ministre Yousuf Raza Gilani et le chef de l'armée, le général Ashfaq Kayani.
Il se rendra ensuite en Afghanistan où auront lieu le 20 août des élections présidentielle et provinciales jugées cruciales pour l'avenir du pays et considérées comme un test de la capacité des forces internationales et américaines à garantir la sécurité des électeurs.
Après un attentat samedi devant le siège de l'OTAN à Kaboul, qui a fait au moins 7 morts, les talibans ont pour la première fois menacé dimanche de s'en prendre directement aux bureaux de vote.
AFP/VNA/CVN