Dernier jour de campagne électorale en Afghanistan

La campagne électorale entrait dans son dernier jour le 17 août en Afghanistan, les candidats aux scrutins présidentiel et provinciaux de jeudi jetant leurs dernières forces dans la bataille.

Porté au pouvoir par la communauté internationale à la fin 2001, après la chute des talibans, élu en 2004 et candidat à un nouveau mandat, le président Hamid Karzaï reste le favori dans la course à la présidence.

Mais les campagnes dynamiques de certains de ses adversaires, notamment celle de son ancien ministre des Affaires étrangères, Abdullah Abdullah, pourraient selon certains analystes le pousser à un second tour.

Abdullah Abdullah a tenu le 17 août un spectaculaire meeting dans le stade de Kaboul, où plus de 10.000 personnes portant des casquettes bleues agitaient des drapeaux aux couleurs de leur cham- pion, chantant inlassablement son nom, tandis qu'un hélicoptère larguait des tracts sur la foule. Abdullah Abdullah s'est ensuite époumoné à en perdre la voix : "Voulez-vous voter pour un président qui fait sortir de prison des tueurs, qui libère des trafiquants d'opium? (...) Je travaillerai durement pour le peuple", a-t-il lancé.

Lors de son premier débat télévisé dimanche soir, Hamid Karzaï a été chahuté par ses adversaires pour sa stratégie controversée d'alliances avec des chefs de guerre, qu'il a justifiée par la défense de l'intérêt national et la paix. "J'ai défendu l'intérêt national, l'unité. Je l'ai fait (...) pour protéger l'Afghanistan et mettre fin à la guerre. Je ferai de même jusqu'à ce que j'arrive à ramener la paix totale dans le pays", a déclaré M. Karzaï au cours de ce débat qui l'a opposé pendant une heure et demie à 2 de ses principaux rivaux, ses ancien ministres Ashraf Ghani et Ramazan Bashardost.

Selon un sondage publié vendredi par un institut américain, M. Karzaï serait en tête au premier tour de la présidentielle le 20 août, avec 44% des intentions de vote, devant Abdullah Abdullah (26%) Ramazan Bashardost (10%) et Ashraf Ghani (6%).

Quelque 17 millions d'électeurs sont appelés jeudi aux urnes pour élire leur président pour la deuxième fois de l'histoire de leur pays, ainsi que 420 conseillers siégeant dans les 34 provinces du pays.

Ces élections se tiendront dans un contexte d'insécurité persistante, au lendemain de nouvelles menaces des rebelles talibans.

Dimanche, ces derniers ont déclaré pour la première fois qu'ils n'hésiteraient pas à attaquer les bureaux de vote, et réitéré leur appel à boycotter les élections et à prendre les armes contre les "envahisseurs" étrangers. Ils avaient déjà prouvé samedi l'impossible sécurisation des élections en menant une attaque suicide contre le QG de l'OTAN à Kaboul, dans la zone la plus surveillée du pays, qui a tué 7 civils et blessé 91 personnes.

Toutes les forces de sécurité disponibles - 200.000 troupes afghanes appuyées par 100.000 soldats étrangers, aux deux tiers américains - seront mobilisées pour le scrutin du 20 août.

Les autorités électorales estiment que près de 12% des 7.000 bureaux de vote pourraient rester fermés à cause de l'insécurité.

AFP/VNA/CVN

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