La menace, inscrite sur des tracts affichés et déposés dans des villages du Sud, a été authentifiée par un porte-parole rebelle, Yousuf Ahmadi. Le message engage les habitants à ne "pas participer aux élections, pour ne pas devenir une victime de nos opérations, parce que nous allons utiliser de nouvelles tactiques". "Nous utilisons de nouvelles tactiques visant les centres de vote. Quiconque sera blessé dans et autour des centres de vote en sera responsable, car il en aura été informé à l'avance", a déclaré Yousuf Ahmadi. "Nous allons accélérer nos activités la veille et le jour des élections", a ajouté le porte-parole, en précisant que les commandants talibans avaient été chargés d'ordonner à la population de boycotter le scrutin.
Les talibans avaient jusqu'ici seulement appelé au boycott, sans annoncer d'attaques contre les bureaux de vote ce jeudi. Ils avaient également invité les Afghans à prendre les armes contre "les envahisseurs" étrangers, c'est-à-dire les troupes internationales qui avaient renversé le régime taliban fin 2001, aujourd'hui fortes de 100.000 hommes et chargées avec les forces afghanes de veiller à la sécurité des élections.
Les lettres de menaces soulignent que les électeurs, en tant qu'alliés du gouvernement afghan et des forces étrangères, seront considérés comme des ennemis de l'islam. Ces lettres signées de commandants locaux ont été diffusées dans plusieurs autres provinces du Sud du pays, a indiqué M. Ahmadi. Mais les talibans vont "viser les bureaux de vote dans l'ensemble du pays", a-t-il précisé. "J'ai vu ces avertissements. Ils disaient que les bureaux de vote allaient être visés, et que les gens ne devaient pas y aller", a confirmé Ahmad Shah, un habitant de la province de Zaboul (Sud).
Des lettres de menace similaires ont également été diffusées à Khost (Sud-Est). "Il y a aussi des menaces contre les gens qui iront voter aux élections, des menaces de mort", a expliqué Qad Alam Miakhil, candidat aux élections provinciales dans la ville.
L'annonce talibane du 16 août dément les annonces faites le 14 août par le frère du président Hamid Karzaï, Ahmad Wali Karzaï, qui a affirmé que des chefs talibans du Sud du pays avaient accepté de ne pas mener d'attaques menaçant la sécurité des Afghans lors des élections du 20 août.
AFP/VNA/CVN