En 2001, le gouvernement a promulgué l'arrêté N°71 autorisant les Viêt kiêu à acheter un logement au Vietnam. Mais les critères à remplir étaient trop nombreux et les formalités se sont avérées complexes, et, de fait, beaucoup d'entre eux ont dû recourir à un prête-nom avec le concours d'un proche pour accéder à la propriété dans le pays.
Selon les statistiques du ministère de la Construction, à ce jour, un peu plus de 140 Viêt kiêu seulement sont devenus propriétaires, ce qui est particulièrement faible au regard de quelque 3 millions de Vietnamiens résidant dans plus de 90 pays et territoires.
D'où ce nouvel arrêté N°71 du Premier ministre Nguyên Tân Dung en date du 23 juin 2010 qui permet désormais aux Vietnamiens d'outre-mer ayant conservé leur nationalité d'origine d'acquérir un nombre illimité de logements. Lors de sa rédaction, cet assouplissement a été voulu afin que de nombreux Viêt kiêu achètent des logements et possèdent ou valident leur droit de propriété foncière, sans recourir désormais à un prête-nom avec le concours d'un proche. Cela dit, quelle incidence de cet arrêté sur le marché immobilier ?
D'après Trân Minh Quy, directeur adjoint de la Compagnie générale d'investissement et de développement d'infrastructures urbaines (UDIC), la modification de la réglementation sur l'acquisition d'un logement par les Viêt kiêu dans le sens d'une libéralisation est d'abord une bonne nouvelle pour les constructeurs. Pour le reste, toute politique incitative a une incidence certaine sur le marché, d'autant plus que celui-ci manque de professionnalisme et demeure fortement influencé par la psychologie de ses acteurs, dont les acheteurs. "Les Viêt kiêu ont des revenus élevés et des exigences précises, aussi les logements de grand standing devraient être les plus intéressants pour ces derniers…", envisage-t-il.
Selon un cadre du Groupe de développement de logements et de centres urbains (HUD Housings), environ 100.000 Viêt kiêu souhaitent devenir propriétaire au Vietnam, ce qui laisse envisager, en tenant compte d'une superficie minimale de 120 m², un prévisionnel de 12 millions de mètres carrés à bâtir. En d'autres termes, "l'achat de logements par les Viêt kiêu présente un intérêt indéniable au pays, outre qu'une telle politique unira plus fortement encore les 2 communautés", estime-t-il.
Pour un représentant du ministère de la Construction, ce nouvel arrêté n'aura pas de grande incidence sur le marché immobilier car, selon les spécialistes, ce dernier n'est influencé que par les informations comme par exemple l'extension des limites administratives de Hanoi ou les nouvelles rumeurs sur le transfert éventuel du centre administratif à Ba Vì...
Huy Quang/CVN