La population locale, et plus particulièrement ses élèves, la surnomme affectueusement : des enfants qui parlent la langue étrangère.
Au matin, malgré la chaleur régnant déjà, de jeunes étrangers coupent de l'herbe à la faucille dans les champs de caféiers. Après une journée de labeur, leurs mains sont brunies par le soleil. Tan Wan Ying, 22 ans, étudiant en 3e année, est assis par terre et boit de l'eau. Il se sent fatigué mais après quelques minutes, il reprend le travail. Grâce aux conseils des agriculteurs, il peut assumer pleinement ses tâches. "C'est la première fois que je travaille dans les champs. En vivant et en travaillant avec des agriculteurs, je m'enrichis en expérience comme en connaissances", confie-t-il.
Un autre groupe plante des arbres. Un étudiant murmure en regardant le col, "la forêt va recouvrir le col". D'autres sourient en imaginant cette perspective. "Nous sommes étudiants en environnement, c'est pourquoi nous nous intéressons beaucoup à cette reforestation", déclare Mohameh Malik, une jeune femme de 22 ans.
De jeunes professeurs
Ces étudiants ont organisé 2 classes de l'anglais pour les élèves de cette localité. Ils travaillent le matin aux champs, puis donnent des cours l'après-midi. Les premiers jours, les enfants étaient très timides, certains se cachant même sous les tables, mais tout a rapidement changé.
Les enfants aiment bien les jeux et chansons en anglais que leurs professeurs leur enseignent. Ka Duy, élève de la classe 5A1 de l'école primaire de Gia Bac, ne cache pas sa satisfaction : "Je suis heureuse de pouvoir apprendre l'anglais cet été. J'ai beaucoup appris de nouveaux mots, jeux et chansons que j'apprendrai à mes parents".
Le recteur de l'école Ngô Van Thê déclare : "Ces étudiants sont très enthousiastes, amicaux et dynamiques. Ils ont aidé mes élèves à apprendre l'anglais et à être plus confiants en eux-mêmes pour s'exprimer dans cette langue".
Les étudiants singapouriens reconnaissent qu'ils ont su s'accommoder de la vie difficile sur ces terres démunies. "À Singapour, si la coupure d'électricité est en général un exercice, rare de surcroît, ici en revanche, elles sont très régulières... Souvent, nous devons aller chercher des bois pour cuisiner", raconte un étudiant.
C'est Phan Vân Anh (24 ans), un jeune Vietnamien faisant des études à Singapour, qui a l'initiative de cette activité humanitaire. "Ce genre de bénévolat de la part des étudiants de la NTU est une manière inédite de leur faire découvrir un nouveau pays, de les rendre plus indépendants en élevant leurs capacités dans la vie quotidienne", confie-t-elle.
Hà Minh/CVN