L'ambiance sur le marché boursier reste incertaine

Les Bourses européennes rebondissaient fortement le 11 août à l'ouverture, tirées par les valeurs bancaires, après la dégringolade de la veille causée par des rumeurs -aussitôt démenties- de dégradation de la note de la France et de faillite de la Société Générale.

Paris a ouvert en forte hausse de 2,96%, Francfort de 2,81%, Londres de 2,22%, Madrid de 3,01% et Milan de 2,79%. "L'effondrement des marchés d'actions mondiaux a été trop important" mercredi, expliquent les analystes d'Axa IM, qui espèrent davantage de rationalité pour cette séance.

Les valeurs bancaires ont été les principaux moteurs de ce rebond. Le titre de la banque Société Générale a ainsi ouvert sur un bond de 8,9% à 24,16 euros, après s'être écroulé la veille sur fond de rumeurs de faillite (-14,74%). Mais les inquiétudes sont loin d'être dissipées, notamment celles portant sur le ralentissement de l'économie mondiale et la question des dettes souveraines des deux côtés de l'Atlan- tique. La très grande nervosité des investisseurs pourrait donc perdurer alors qu'aucun indicateur majeur n'est au programme le 11 août.

À ce stade, le rebond est surtout technique après les fortes chutes de la veille et doit être confirmé.

En Asie, les marchés boursiers ont limité leurs pertes ou terminé en hausse, tandis que l'or, fort de son statut de valeur-refuge, crevait de nouveaux plafonds : Tokyo a clôturé en légère baisse de 0,63%, Sydney a fini à l'équilibre, Séoul a gagné 0,62%.

Le pétrole repartait lui aussi à la baisse en Asie. Il avait pourtant résisté à la panique la veille grâce à l'annonce d'une diminution spectaculaire et inattendue des stocks de brut aux États-Unis.

Dans les échanges matinaux, le baril de "light sweet crude" perdait 79 cents à 82,10 USD et celui de Brent de la mer du Nord reculait de 1,10 USD à 105,58 USD.

"L'ambiance sur le marché reste incertaine quant à ce qui va se passer en Europe et aux États-Unis", a souligné Ker Chung Yang, analyste chez Phillip Futures à Singapour. Les marchés craignent une nouvelle récession aux États-Unis et une contagion de la crise de la dette en zone euro, qui pèseraient fortement sur la demande pétrolière mondiale.

Les investisseurs, qui retirent leurs fonds des places boursières, favorisent l'or, dont le statut de valeur refuge en période agitée continuait de jouer à plein.

Le métal jaune a battu un nouveau record le 11 août sur le marché à Hong Kong, crevant pour la première fois le plafond des 1.800 dollars US l'once : il a atteint 1.814,50/1.815,50 dollars dans la matinée.

Le yen, considéré lui aussi comme une valeur refuge, s'appréciait face au dollar et à l'euro. Le dollar valait 76,75 yens, en baisse par rapport aux 76,83 de la veille à New York tandis que l'euro reculait à 108,86 yens contre 108,91 la veille.

Ce nouveau renchérissement inquiète les autorités japonaises qui craignent que cela pénalise les exportations du pays. Le ministre des Finances, Yoshihiko Noda a indiqué le le 11 août qu'il restait attentif à ces mouvements de change.

Lui et le gouverneur de la banque centrale du Japon avaient insisté le 10 août sur leur volonté de contrer la force handicapante de la monnaie nippone.

À New York, le Dow Jones a lâché 4,62% et le Nasdaq 4,09%. La nervosité a été portée à son comble par la multiplication de rumeurs de dégradation de la note de la France ou de faillite de la banque française Société Générale, dont l'action s'est effondrée de 22% en cours de séance. Le gouvernement français a "formellement" démenti les rumeurs sur une éventuelle dégradation de sa note.

L'agence Fitch, puis Moody's ont rapidement réagi mercredi, confirmant que la note actuelle de la France était AAA, la meilleure possible. Dimanche, Standard and Poor's s'était refusé à toute "spéculation" sur un éventuel abaissement de note.

Le déficit US dépasse les 1.000 milliards de dollars

Le président américain Barack Obama a reçu mercredi le président de la banque centrale (Fed), Ben Bernanke, pour discuter des difficultés de l'économie américaine et des risques de contagion de la crise de la dette européenne.

Le déficit budgétaire fédéral des États-Unis a totalisé 1.099,9 milliards de dollars au cours des dix premiers mois de l'année fiscale 2011, franchissant le seuil de 1.000 milliards de dollars pour la troisième année consécutive, a indiqué mercredi le Département américain du Trésor, cité par Kyodo.

D'octobre 2010 à juillet 2011, le déficit budgétaire a diminué de 5,9% par rapport au niveau à la même période de l'année dernière. Pendant cette période, les recettes ont augmenté de 8,0% par rapport à la même période de l'année fiscale dernière pour atteindre 1.893,1 milliards de dollars, grâce notamment à la hausse des impôts sur le revenu, alors que les dépenses ont augmenté de 2,4% à 2.993 milliards suite à la croissance des coûts liés au service de la dette et à l'assurance médicale, a précisé le département.

En France, le président Nicolas Sarkozy a interrompu ses vacances pour présider une réunion de crise. Paris promet d'annoncer, le 24 août, de nouvelles mesures pour atteindre ses objectifs de réduction du déficit, indispensables pour conserver sa note "AAA".

AFP/VNA/CVN

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