Peu après 02h00 GMT, la Bourse de Tokyo perdait 2,21%, Séoul 2,74%, Hong Kong 1,96% et Sydney 1,98%. Shanghai était quasi stable. "L'inquiétude à propos de la croissance américaine, occultée jusqu'à présent par les discussions sur la dette aux États-Unis, revient sur le devant de la scène", a souligné Takashi Ushio, gestionnaire de titres à Marusan Securities.
Les chiffres de la croissance américaine au premier semestre publiés le 29 juillet, très décevants, ont fait l'effet d'une douche froide sur les investisseurs dont certains vont jusqu'à craindre une récession de la première puissance économique mondiale au second semestre. Après le recul de la consommation des ménages américains annoncé le 2 août, les marchés attendaient la publication des ventes de détail en zone euro en juin et les statistiques ADP de l'emploi dans le secteur privé américain pour le mois de juillet.
Le 2 août, le Congrès américain a enfin adopté un texte permettant de relever le plafond de la dette, épargnant au gouvernement des États-Unis la catastrophe d'un défaut de paiement, et prévoyant une réduction du déficit. Mais cet accord rapidement promulgué par le président Barack Obama n'a pas levé les doutes quant à la situation budgétaire toujours tendue à Washington.
L'agence de notation financière Moody's a placé dans la foulée la note de la dette publique des États-Unis sous "perspective négative", ce qui signifie que le pays pourrait perdre sa prestigieuse appréciation "Aaa" qui lui permet d'emprunter actuellement aux taux d'intérêt les plus bas.
Moody's a estimé que les mesures votées ne suffiraient pas nécessairement pour améliorer l'état des finances publiques américaines. "Même si la combinaison d'un processus de commission parlementaire et de mesures automatiques donne un mécanisme pour provoquer une discipline budgétaire, ce cadre est sujet à des incertitudes. Les tentatives de règles budgétaires par le passé n'ont pas toujours résisté à l'épreuve du temps", a-t-elle souligné.
L'agence de notation chinoise Dagong a pour sa part immédiatement réduit la note des États-Unis, reléguée de A+ à A avec une perspective négative. Contrairement aux trois agences américaines, Dagong n'accordait pas aux États-Unis la note maximale avant même cet abaissement.
Jugeant que les États-Unis avaient échoué à désamorcer "la bombe de la dette", selon l'agence officielle Chine Nouvelle, Pékin va continuer à diversifier ses investissements en devises étrangères face aux menaces qui continuent de peser sur le dollar, a annoncé la Banque centrale chinoise. La Chine est le principal créancier des États-Unis, devant le Japon.
AFP/VNA/CVN