Face à ce nouvel accès de fièvre, le ministre italien de l'Économie et des Finances, Giulio Tremonti, a organisé à Rome une réunion du comité pour la sauvegarde de la stabilité financière, qui rassemble la Banque d'Italie, l'autorité boursière et le régulateur des assurances.
Le comité a déploré, à l'issue de la rencontre, que l'Italie fasse l'objet de "tensions dérivant d'incertitudes internationales malgré la réduction progressive du déficit public". "Le système bancaire et financier est solide grâce aussi au renforcement déjà opéré des conditions patrimoniales et des liquidités des banques", a souligné le comité, qui a décidé de "maintenir la situation sous observation constante".
M. Tremonti devait s'entretenir dans la soirée avec le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn et devait rencontrer le 3 août à Luxembourg le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker.
Resté jusqu'à présent discret, le chef du gouvernement Silvio Berlusconi interviendra de son côté devant le parlement et pourrait annoncer à cette occasion des mesures pour relancer une économie atone alors que les partenaires sociaux ont lancé un appel commun à un "pacte pour la croissance".
À Madrid, le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a décidé de retarder son départ en vacances afin de surveiller la situation.
Signe de la défiance des investisseurs, les taux obligataires à dix ans italiens et espagnols ont atteint des records historiques le 2 août.
Vers 15h30 GMT, ils s'inscrivaient à 6,121% et 6,264%, se rapprochant dangereusement des 7% à partir desquels le financement de la dette devient difficilement soutenable.
Une mauvaise nouvelle alors que Madrid prévoit d'émettre aujourd'hui entre 2,5 et 3,5 milliards d'euros d'obligations.
L'Italie a beau avoir adopté en urgence mi-juillet une sévère cure d'austérité, elle inquiète toujours les investisseurs en raison de son énorme dette (environ 1.900 milliards d'euros soit 120% de son PIB), d'une croissance atone et de l'incertitude pesant sur l'avenir du gouvernement.
Madrid a de son côté multiplié les réformes de son secteur bancaire, du marché du travail et des retraites, mais les marchés continuent de douter de sa capacité à réduire le déficit en raison de son faible contrôle sur les finances des régions.
AFP/VNA/CVN