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Un employé compte des dollars américains devant une pile de livres syriennes dans un bureau de change à Damas, le 21 mai 2025 en Syrie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le président Donald Trump a créé la surprise en annonçant, lors d'une visite à Ryad le 13 mai, la levée de sanctions américaines, disant vouloir "donner une chance de grandeur" aux nouvelles autorités de Damas.
Il a aussi rencontré le lendemain le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, qui avait dirigé la coalition de groupes rebelles islamistes radicaux ayant renversé en décembre le président syrien Bachar al-Assad.
"La République arabe syrienne se félicite de la décision du gouvernement américain de lever les sanctions imposées à la Syrie et à son peuple depuis de longues années", a déclaré le ministère syrien des Affaires étrangères.
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Photo fournie par le Palais royal saoudien montrant le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (droite), le président américain Donald Trump (centre) et le président syrien, Ahmad al-Chareh, le 14 mai 2025 à Ryad. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Il s’agit d’un pas positif dans la bonne direction pour réduire les souffrances sur les plans économique et humanitaire", a-t-il ajouté.
La Syrie, dirigée par le clan Assad pendant plusieurs décennies, fait l'objet depuis 1979 de sanctions internationales. Celles-ci sont le principal obstacle à la relance de l'économie syrienne et leur levée permettra le retour des investissements dans le pays.
Encourager les investissements
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Un homme quitte la banque centrale de Damas avec des livres syriennes, le 21 mai 2025. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le pouvoir de M. Chareh s'emploie à trouver les fonds pour la reconstruction du pays dévasté par la guerre qui a fait plus d'un demi-million de morts, provoqué l'exil de millions d'habitants et détruit les infrastructures.
Pour le ministre syrien des Finances, Mohammed Barnieh, la levée des sanctions aidera à la reconstruction et à la modernisation des infrastructures, et "ouvrira la voie au retour des investissements".
Son collègue aux Affaires étrangères a promis aux Syriens "de nouveaux succès".
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Des bâtiments détruits pendant les 14 ans de la guerre civile syrienne, dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, dans le sud de Damas, le 22 mai 2025. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Vendredi 23 mai, le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent a indiqué que le département du Trésor et le département d'État mettaient "en œuvre des autorisations pour encourager de nouveaux investissements en Syrie".
Le département d'État a délivré une dérogation au titre de la "loi César" sur la protection des civils en Syrie "qui permettra à nos partenaires étrangers, à nos alliés et à la région d'exploiter davantage le potentiel (du pays)", ajoute le communiqué.
Cette loi de 2020 prévoyait des sanctions sévères contre toute entité ou entreprise coopérant avec le pouvoir déchu de Bachar al-Assad.
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Vue aérienne de destructions dans le district d'Assali à Damas, le 2 janvier 2025. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'exemption est valable pendant 180 jours, a précisé le secrétaire d'État, Marco Rubio, pour qui la levée des sanctions doit permettre de "réaliser des investissements favorables à la stabilité" et contribuer aux "efforts de reconstruction".
"Priorités importantes"
Après une rencontre avec M. Chaibani à Damas samedi 24 mai, l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a appelé à la "poursuite du soutien fort de la communauté internationale et des acteurs régionaux" à la Syrie.
Mais M. Rubio a souligné que Washington s'attendait désormais à "une action rapide de la part du gouvernement syrien sur des priorités politiques importantes", en allusion au respect des droits des minorités et aux progrès sur le chemin de la démocratie.
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Des familles syriennes célèbrent l'annonce de Donald Trump d'une levée des sanctions américaines, le 13 mai 2025 à Damas. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le 20 mai, l'Union européenne a annoncé la levée de toutes les sanctions économiques contre la Syrie mises en place sous le pouvoir Assad.
Cette levée des sanctions concerne essentiellement le système bancaire syrien, jusque-là interdit d'accès au marché international des capitaux. Elle prévoit également un dégel des avoirs de la banque centrale syrienne.
En décembre, les États-Unis ont abandonné l'offre d'une récompense de 10 millions de dollars pour l'arrestation d'Ahmad al-Chareh, datant de 2017. M. Chareh était à la tête de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda dissoute avec toutes les autres factions armées par le nouveau pouvoir.
AFP/VNA/CVN