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| Une image simulant la contamination de l'univers par la lumière des satellites réalisée par la NASA, le 3 décembre. |
| Photo : AFP/VNA/CVN |
Depuis 2019, le nombre de satellites en orbite basse est passé de 2.000 à 15.000, et ce chiffre pourrait atteindre 560.000 d’ici 2040 si tous les projets en cours se concrétisent, selon une étude publiée mercredi 3 décembre dans Nature.
Cette explosion du trafic spatial constitue une "menace très sérieuse" pour l’observation scientifique, explique Alejandro Borlaff, auteur principal de l’étude et membre du Ames Research Center de la Nasa. Les chercheurs ont simulé l’impact potentiel de cette masse de satellites sur quatre télescopes spatiaux.
Résultat : jusqu’à 96% des images du télescope SPHEREx de la Nasa, du futur ARRAKIHS de l’ESA et du télescope chinois Xuntian pourraient être affectées par les reflets de lumière. Même Hubble, moins vulnérable en raison de son champ de vision plus restreint, verrait un tiers de ses clichés perturbés.
Ces interférences pourraient compliquer de nombreuses recherches scientifiques, notamment la détection d’astéroïdes dangereux pour la Terre : "Un astéroïde en mouvement ressemble exactement à un satellite", souligne Borlaff. Certains télescopes, comme James Webb, ne sont pas concernés car situés à 1,5 million de kilomètres au point de Lagrange L2.
Les solutions envisagées restent limitées. Placer les satellites plus bas que les télescopes pourrait aggraver la détérioration de la couche d’ozone, et réduire le nombre de lancements semble improbable face à la montée en puissance des besoins liés à l’intelligence artificielle. Aujourd’hui, près des trois-quarts des satellites appartiennent à Starlink (SpaceX), mais ce taux pourrait tomber à 10% d’ici vingt ans.
Les entreprises pourraient toutefois aider en partageant davantage de données (coordonnées, orientation, couleur des appareils). Car les satellites, de plus en plus grands, peuvent devenir extrêmement lumineux : ceux dépassant 100 m² sont "aussi brillants que les étoiles les plus éclatantes", et certains projets envisagent des surfaces de plus de 3.000 m², potentiellement "aussi brillantes qu’une planète".
AFP/VNA/CVN


