En juillet, les prix des produits alimentaires à l'échelle de la planète étaient en hausse de 33% sur un an, tandis que ceux du pétrole progressaient de 45%, emmenant avec eux les prix des engrais, a indiqué l'institution de Washington dans un communiqué. "La persistance de prix alimentaires élevés et de la faiblesse des stocks de nourriture indiquent que nous sommes encore dans une zone de danger, les populations les plus vulnérables étant les moins à même de faire face", a commenté le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, cité dans le communiqué. "Il est vital d'être vigilant en raison des incertitudes et de la volatilité actuelles. Il n'y a rien pour amortir", a-t-il ajouté.
Les prix des produits alimentaires sont à des niveaux frôlant les records enregistrés en 2008 et ont largement contribué à la famine qui frappe actuellement la Corne de l'Afrique, indique un rapport de l'institution.
Au cours des trois derniers mois, 29.000 enfants de moins de cinq ans sont morts en Somalie et quelque 600.000 autres sont en danger dans la région, ajoute la Banque mondiale. La crise menace au total les vies de plus de 12 millions de personnes dans ces pays.
L'institution prévoit de fournir 686 millions de dollars d'aides à la Corne de l'Afrique. Mais pour Robert Zoellick, qui a plusieurs fois appelé le G20 à faire de la crise alimentaire une priorité, la région a besoin en urgence de plus d'argent.
Jusqu'à présent 1,03 milliard de dollars ont été promis au niveau mondial, dont 870 millions pour l'urgence. Il faudrait 1,45 milliard de dollars supplémentaires, indique la Banque mondiale.
Le rapport de l'institution souligne par ailleurs la forte volatilité des prix. Celui du riz a ainsi augmenté de 11% entre mai et juillet après une baisse continue depuis février.
Et les prix alimentaires continuent de fluctuer fortement en fonction des pays. Ainsi le prix du maïs en juin 2011 ont doublé ou plus sur un an sur les marchés de Kampala (Ouganda), Mogadiscio (Somalie) et Kigali (Rwanda) mais a baissé jusqu'à 19% à Mexico ou à Port-au-Prince (Haïti).
AFP/VNA/CVN