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Une raffinerie de pétrole à Tal Abyad, dans le Nord de la Syrie le 2 octobre 2014, qui a été prise pour cible par les frappes de la coalition emmenée par les États-Unis le 28 septembre. |
Le président Barack Obama a reconnu lui-même la semaine dernière à la tribune des Nations unies que sa stratégie visant à "détruire" l'organisation EI serait la "mission d'une génération".
Composante fondamentale de cette stratégie, la formation des rebelles armés syriens modérés sera un processus extrêmement lent, qui pourrait durer "des années", a admis mercredi 1er octobre sur CNN le coordonnateur de la coalition internationale contre les jihadistes, le général américain à la retraite John Allen.
De fait, l'administration Obama, impliquée dorénavant dans une nouvelle guerre au Moyen-Orient, "reconnaît que cela va prendre beaucoup de temps, même selon le scénario le plus optimiste", décrypte pour l'AFP Karl Mueller, politologue au centre d'études RAND Corporation.
Depuis plus de trois ans, le président américain s'était montré particulièrement réticent à intervenir militairement en Syrie, avant de lancer, le 8 août, une campagne de frappes en Irak, étendue, le 23 septembre, à la Syrie avec la participation de pays arabes.
Mais il a encore prévenu dimanche sur CBS que ce conflit serait le "défi d'une génération". Et, a insisté M. Obama, il ne s'agit "pas de l'Amérique contre l'EI", mais de "l'Amérique à la tête de la communauté internationale pour aider un pays (l'Irak, Ndlr) avec lequel nous avons un partenariat en matière de sécurité".
Les stratèges de la Maison-Blanche et du Pentagone espèrent que les frappes contre les ultra-radicaux sunnites de l'organisation EI en Irak les déstabiliseront suffisamment pour permettre à l'armée irakienne de se reconstruire après sa débâcle du mois de juin.
"Nos opérations militaires peuvent simplement repousser ces réseaux et faire en sorte d'avoir du temps et de l'espace", a ainsi reconnu le président Obama sur CBS.
D'après les confidences de responsables américains, la stratégie en Irak consisterait à conjuguer les frappes avec la mise sur pied d'une force irakienne composée de soldats de l'armée fédérale, de combattants kurdes, de volontaires chiites et d'une milice, ou "garde nationale" de membres de tribus sunnites.
Washington compte surtout sur des avancées politiques à Bagdad avec le nouveau gouvernement du Premier ministre Haidar al-Abadi, que les Américains avaient poussé contre son prédécesseur Nouri al-Maliki, un chiite accusé d'avoir marginalisé les sunnites.
Mais pour Marina Ottoway, du Woodrow Wilson Center, le changement se fait attendre. "Jusqu'ici, le gouvernement n'a pas pris une seule décision concrète qui pourrait convaincre les sunnites et les kurdes que leurs intérêts sont dorénavant protégés", dénonce-t-elle.
AFP/VNA/CVN