Afghanistan : Ashraf Ghani, investi nouveau président, appelle les talibans à la paix

Le nouveau président afghan Ashraf Ghani a appelé lundi 29 septembre les talibans à la paix en succédant à Hamid Karzaï, seul homme à avoir dirigé le pays depuis l'intervention occidentale de 2001, la première transition démocratique d'un pays toujours déchiré par la guerre.

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Le nouveau président afghan Ashraf Ghani fête sa victoire à Kaboul le 26 septembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

 
Cette intronisation ouvre la voie à la signature, dès mardi 30 septembre, de l'accord de sécurité bilatéral (BSA) avec les États-Unis, qui devrait permettre à Washington de laisser une force réduite de quelque 10.000 soldats dans le pays après le départ de la majorité des soldats de l'OTAN en fin d'année.
Lors de sa prestation de serment, Ashraf Ghani a convié les talibans, chassés du pouvoir à la fin 2001 et qui mènent depuis une violente rébellion contre Kaboul et l'OTAN, et les autres groupes insurgés à des pourparlers de paix pour mettre fin au conflit.
"Nous demandons aux opposants, et plus spécifiquement aux talibans et au Hezb-e-Islami, d'entamer des pourparlers politiques", a déclaré M. Ghani, 65 ans, un ex-cadre de la Banque mondiale et ancien ministre des Finances dans le premier gouvernement de Hamid Karzaï.
"Pour chacun des griefs des talibans, nous trouverons une solution... Nous demandons aux villageois de demander la paix et aux imams de conseiller les talibans, et s'ils n'écoutent pas, de couper les ponts avec eux", a ajouté M. Ghani.
Après la cérémonie, un conseiller de M. Ghani, Daoud Sultanzoy, a confirmé que l'accord BSA serait signé mardi avec les États-Unis. M. Ghani "avait promis qu'il serait signé le lendemain de son intronisation, et ce sera fait", a-t-il ajouté.
Washington, premier bailleur de fonds et soutien militaire de l'Afghanistan, réclame cet accord à Kaboul de longue date. Mais les Américains s'étaient heurtés jusqu'ici au refus de le signer du prédécesseur de M. Ghani, Hamid Karzaï, dont les relations avec les États-Unis s'étaient fortement dégradées ces dernières années.
La capitale sous haute surveillance
Signe d'une situation toujours instable, l'intronisation de M. Ghani a été accueillie par un nouvel attentat meurtrier des insurgés.
"Un kamikaze s'est fait exploser près de l'aéroport tuant quatre personnes et en blessant deux", a déclaré un porte-parole de la police de la capitale, placée sous haute surveillance pour cette investiture suivie par des dignitaires venus des États-Unis, mais aussi de Chine, d'Inde et du Pakistan, des puissances régionales.
Le kamikaze "visait des soldats afghans et étrangers", a indiqué le porte-parole officiel des talibans, Zabiullah Mujahid, en revendiquant ce nouvel attentat dans la capitale.
L'ex-président Karzaï avait convié à de nombreuses reprises les rebelles islamistes à des pourparlers de paix afin de stabiliser le pays au terme de la mission des forces de l'OTAN qui prend fin cette année.
Mais les insurgés avaient chaque fois refusé de prendre langue directement avec M. Karzaï, qu'ils accusaient d'être une "marionnette" de Washington. Or les talibans ont récemment qualifié M. Ghani "d'employé" des États-Unis, laissant présager des relations houleuses entre le pouvoir et les insurgés.
Ces derniers s'opposent mordicus au maintien d'une force résiduelle de 12.500 soldats étrangers pour épauler et former les forces afghanes après le retrait, d'ici la fin de l'année, de l'essentiel des 41.000 militaires de l'OTAN, et exigent le départ de l'ensemble des soldats étrangers comme condition au dialogue.


AFP/VNA/CVN

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