>>Syrie : les jihadistes de l’EI aux portes de la ville kurde d’Aïn al-Arab
>>Syrie : des frappes visent l'or noir des jihadistes, Al-Qaïda menace
Dans l'Irak voisin, la Grande-Bretagne a lancé ses premières frappes depuis qu'elle s'est ralliée vendredi 26 septembre à la coalition internationale menée par les États-Unis qui vise à détruire l'EI, un groupe qui s'est emparé de larges pans des territoires syrien et irakien.
Un soldat turc patrouille près de la frontière syrienne, à proximité de la ville de Suruc en Turquie, le 30 septembre |
En Syrie, les combattants de cette organisation extrémiste sunnite se trouvent désormais à "deux ou trois kilomètres" d'Aïn al-Arab, dont ils cherchent à s'emparer pour contrôler sans discontinuité une longue bande de territoire le long de la frontière turque, selon une ONG syrienne.
"Il y a juste une vallée qui sépare les jihadistes de la ville", a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Face à cette avancée, les États-Unis, qui ont débuté leurs raids en Syrie le 23 septembre avec la coalition, ont mené trois frappes à Mazra al-Dawoud, à l'Est d'Aïn al-Arab, sur un total de onze frappes en Syrie lundi et mardi les 29 et 30 septembre.
L'offensive des jihadistes dans cette région, débutée mi-septembre, avait poussé plus de 160.000 personnes à trouver refuge en Turquie. Lundi 29 seprembre, 15.000 habitants ont encore passé la frontière en raison des affrontements.
L'EI proche d'une enclave turque
Ankara a renforcé lundi 29 septembre son dispositif militaire autour du poste-frontière de Mursitpinar (Sud), après la chute sur son territoire de trois obus de mortier venant de la zone des combats.
Le gouvernement turc a par ailleurs affirmé mardi 30 septembre que l'EI s'était rapproché de la petite enclave turque abritant le tombeau de Souleimane Shah, située à une vingtaine de kilomètres à l'intérieur du territoire syrien et une trentaine au sud d'Aïn al-Arab.
Alors qu'Ankara se montrait jusqu'ici réticent à participer à une intervention militaire contre les jihadistes, le gouvernement islamo-conservateur va finalement déposer mardi 30 septembre un projet de mandat autorisant l'intervention de son armée en Irak et en Syrie, aux côtés de la coalition.
Des kurdes syriens fuient avec leurs biens après avoir traversé la frontière avec la Turquie, le 30 septembre près de la ville de Suruc |
Si le Parlement - qui doit en débattre à partir de jeudi 2 octobre- l'approuve, la Turquie rejoindra ainsi la coalition initiée par les États-Unis et à laquelle participent à différents degrés une cinquantaine de pays.
L'EI a en outre relâché plus de 70 élèves kurdes qui avaient été enlevés en mai, pas très loin d'Aïn al-Arab, selon l'OSDH.
Le conflit en Syrie, qui a débuté en 2011 par un mouvement de contestation contre le président Bachar al-Assad avant de se transformer en guerre entre forces du régime et rebelles, s'est compliqué avec la montée en force de l'EI dans le pays, qui combat à la fois Damas et les insurgés.
Les Tornado frappent en Irak
Le régime n'a pas particulièrement réagi au lancement des frappes de la coalition contre l'EI mais M. Assad a dénoncé mardi 30 septembre ceux qui ont "propagé le terrorisme" - en apparente allusion aux États-Unis et à d'autres membres de la coalition qui soutiennent l'opposition syrienne -, estimant qu'ils ne pouvaient pas vaincre les extrémistes.
Dans l'Irak voisin, deux chasseurs-bombardiers Tornado sont venus appuyer des troupes kurdes prises pour cible par l'EI dans le nord-ouest, selon le ministère britannique de la Défense, précisant que les frappes avaient détruit un poste d'artillerie et un véhicule équipé d'une mitrailleuse lourde.
Des officiers peshmergas avaient annoncé plus tôt que les forces kurdes avaient lancé avant l'aube mardi 30 septembre une offensive sur trois fronts contre les jihadistes.
"Les soldats sont en train de se battre dans le centre de Rabia", à une centaine de km au Nord de Bagdad, après avoir pris deux villages, a indiqué un haut gradé.
Soutenus par des frappes aériennes, les peshmergas ont également attaqué la ville de Zoumar, à environ 60 km de Mossoul, et repris des villages au sud de la ville pétrolière de Kirkouk.
AFP/VNA/CVN