L'EI relance les craintes d'attaques d'extrémistes islamistes en Asie du Sud-Est

Les appels de l'organisation État islamique (EI) pourraient relancer le militantisme extrémiste et les craintes d'attentats dans des pays d'Asie du Sud-Est tels l'Indonésie, la Malaisie ou les Philippines, qui ont connu des attaques meurtrières par le passé, avertissent des experts.

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De nombreux militants d'Indonésie - le plus grand pays musulman au monde - et de Malaisie, autre pays à majorité musulmane, seraient partis rejoindre en Syrie et en Irak les rangs des jihadistes de l'EI, un groupe islamiste sunnite ultra-violent qui s'est emparé de régions entières.

Capture d'écran d'une video fournie le 23 septembre par Aamaq News, d'un jihadiste de l'EI combattant dans la région Aïn al-Arab.
Photo : AFP/VNA/CVN

Ces volontaires d'Asie du Sud-Est pourraient importer l'idéologie des extrémistes de l'EI et inspirer d'autres militants dans leur pays d'origine, car "il y a toujours beaucoup de terrains propices pour le militantisme dans certaines parties de la région", souligne Bantarto Bandoro, de l'Université indonésienne de la Défense. "S'ils reviennent, les combattants pourraient renforcer les groupes existants, ce qui poserait un problème majeur", estime-t-il.

Aux Philippines, le groupe islamiste Abou Sayyaf, fondé au début des années 1990 grâce à des financements d'Al-Qaïda, a menacé de décapiter un otage allemand, s'inspirant des méthodes de l'EI qui a déjà exécuté plusieurs occidentaux par décapitation.

Abou Sayyaf a exigé la semaine dernière une rançon à l'Allemagne et réclamé que ce pays retire son soutien aux frappes aériennes de la coalition menée par les États-Unis contre le groupe État islamique en Irak et en Syrie. Mais Berlin a indiqué qu'il ne céderait pas au chantage.

Les jihadistes qui sont ensuite retournés dans leur pays ont encouragé une génération d'extrémistes en Asie du Sud-Est, aidant des groupes tel Jemaah Islamiya (JI), responsable d'une série d'attentats, notamment une violente attaque à Bali en 2002, qui a fait 202 morts, en majorité des touristes étrangers.

"Nouveau problème de sécurité"

Depuis, les efforts entrepris en Asie du Sud-Est pour éradiquer le terrorisme ont considérablement affaibli JI et d'autres groupes extrémistes, mais ces organisations dont certaines ont prêté allégeance au groupe État islamique restent cependant une menace.

L'EI a en effet appelé la semaine dernière les musulmans du monde entier à tuer des citoyens de la coalition menée par les États-Unis pour combattre l'organisation, ainsi que d'autres "infidèles".

Pour arriver à leurs fins, le groupe État islamique et ses partisans en Asie du Sud-Est utilisent de manière sophistiquée les réseaux sociaux pour répandre leurs messages et recrutent à travers les écoles islamiques en Malaisie et ailleurs, observe Joseph Chinyong Liow, expert du militantisme islamique en Asie du Sud-Est. "Il est clair que l'EI sait promouvoir son jihad à travers des sympathisants répartis dans les communautés et réseaux islamiques de la région", ajoute l'expert.

L'Institut de politique d'analyse des conflits (IPAC), basé à Jakarta, a ainsi mis en garde la semaine dernière contre des attaques qui pourraient viser à nouveau des étrangers en Indonésie, où certains extrémistes soutiennent les appels de l'EI à tuer ses ennemis.

Des combattants indonésiens et malaisiens en Syrie auraient déjà formé leur propre groupe dans ce pays, ce qui pourrait avoir des conséquences de mauvais augure, observe l'IPAC.

"Des membres (de ce groupe) pourraient devenir l'avant-garde d'une force de combat susceptible toucher l'Indonésie, la Malaisie et les Philippines", souligne l'IPAC dans un rapport publié la semaine dernière.

Les combattants de l'EI ont "gagné les cœurs" des extrémistes en Asie du Sud-Est, renchérit M. Bandoro. C'est pourquoi les autorités des pays de la région devraient discuter de ce "nouveau problème de sécurité régional" avant que les réseaux de l'EI ne gagnent une assise dans la région, met-il en garde.

AFP/VNA/CVN

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