La grippe A (H1N1) pourrait détruire les services de santé des pays pauvres

La directrice de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Margaret Chan, a averti le 15 juin à New York que l'actuelle pandémie de grippe A (H1N1) pourrait mettre à bas les services de santé dans les pays pauvres les plus vulnérables.

"Les pays en développement présentent la plus grande vulnérabilité et la moindre capacité de résistance. Ce sont eux qui seront les plus touchés et mettront le plus longtemps à se remettre", a dit Mme Chan lors d'un forum organisé à l'ONU sur "les moyens de promouvoir la santé à l'échelle mondiale en temps de crise".

La semaine dernière, l'OMS a déclaré la première pandémie de grippe atypique du siècle, véhiculée par le virus A (H1N1) de la grippe porcine. Détecté au Mexi-que en avril, celui-ci a contaminé 35.928 personnes dans 76 pays et fait 163 morts, selon le dernier bilan publié le 15 juin par l'organisation.

"Le défi posé par une pandémie, ajouté à l'augmentation des maladies chroniques, pourrait à lui seul rendre inopérants des services de santé déjà fragiles" dans les pays en développement, a ajouté Mme Chan. Tout en relevant que l'état de préparation du monde à la pandémie était "sans précédent", elle a souligné que "le niveau de préparation et la capacité à (y) faire face sont fortement déséquilibrés en faveur des pays riches". "En ce qui concerne les mesures pour limiter l'impact (de la pandémie) en termes de santé, de nombreux pays pauvres sont virtuellement démunis," a dit la chef de l'OMS. "Même le recours à des mesures non pharmaceutiques n'est guère envisageable dans les pays pauvres, en particulier en Afrique subsaharienne", a-t-elle ajouté.

Elle a affirmé qu'il était temps de mettre en place des politiques basées sur "l'équité". "Une plus grande équité dans le statut des populations en matière d'accès à la santé, à l'intérieur de chaque pays et entre les différents pays, devrait devenir un instrument pour mesurer les progrès que nous faisons, en tant que société civilisée", a-t-elle dit.

S'adressant au même forum, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a attiré l'attention sur la nécessité que la communauté internationale mette davantage l'accent sur l'amélioration de la santé maternelle. "Je suis très troublé par les coûts de l'échec dans le domaine de la santé maternelle et infantile. L'impact global des morts de femmes en couches et de nouveaux-nés est estimé à 15 milliards de dollars par an en productivité perdue," a-t-il dit.

AFP/VNA/CVN

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