Karzaï ouvrira la législature afghane aujourd'hui

Le président afghan Hamid Karzaï a annoncé le 24 janvier qu'il ouvrirait finalement la nouvelle législature le 26 janvier, malgré le conflit qui continue de l'opposer aux députés au sujet d'un tribunal électoral spécial dont il réaffirme l'autorité et dont ceux-ci exigent la dissolution.

Deux cents des 249 députés proclamés élus fin novembre par la Commission électorale indépendante (CEI) avaient envoyé le 23 janvier une lettre au chef de l'État pour lui demander d'installer aujourd'hui la nouvelle Wolesi Jirga (Chambre basse). Le président l'avait transmise à la Cour suprême pour avis.

Le président Karzaï, "à la suite de la lettre des députés élus, dans le respect de l'avis de la Cour suprême (...) et au vu des intérêts nationaux, installera l'Assemblée nationale le 26 janvier", indique la présidence dans un communiqué.

M. Karzaï avait initialement reporté l'ouverture de la nouvelle législature au 22 février. Furieux, les députés avaient décidé d'installer la nouvelle Chambre à la date prévue, laissant craindre une crise institutionnelle.

Le conflit néanmoins n'est pas totalement terminé, la présidence affirmant que, dans son avis le 24 janvier, la Cour suprême reconnaît la compétence, pour examiner les plaintes liées aux résultats, d'un tribunal spécial que les députés jugent "illégal" et dont ils réclament la dissolution.

Ce tribunal spécial a été mis en place par le président Karzaï fin décembre pour mettre fin à un mois de bras de fer entre la CEI et le Parquet général au sujet des résultats des législatives du 18 septembre, marquées par des fraudes massives.

Le 23 janvier, dans leur lettre, les 200 députés réitéraient implicitement leur refus de voir les contestations des résultats des législatives soumises aux tribunaux spéciaux, qui avait notamment émis la possibilité de faire procéder à un recompte des bulletins.

Les députés estiment que les plaintes liées aux résultats des élections doivent être limitées aux infractions pénales et traitées par les tribunaux de droit commun, les plaintes relatives au non respect de la loi électorale étant du ressort exclusif d'une institution qui s'est déjà prononcée.

Selon un diplomate étranger, le représentant spécial de l'ONU en Afghanistan, Staffan de Mistura, avait participé le 23 janvier à la rédaction de la lettre afin de trouver "une formule qui permette de donner des assurances aux députés sur la portée et la nature des enquêtes et qui soit en même temps acceptable par le Palais présidentiel".

Il est notamment impossible que le président Karzaï déclare "illégal", comme le lui demandaient auparavant les députés, un tribunal qu'il a lui-même mis sur pied, a expliqué ce diplomate. Le tribunal spécial n'était pas explicitement cité dans la lettre.

Les résultats proclamés par la CEI, qui avait invalidé un quart des bulletins et annulé l'élection de 24 candidats initialement déclarés vainqueurs, sont fortement contestés.

Ils se traduisent par un recul du nombre de députés pachtounes, premier groupe ethnique du pays, dont sont issus tant M. Karzaï que les insurgés talibans qui le combattent depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir par une coalition internationale fin 2001.

De nombreux candidats battus, parmi lesquels d'influents soutiens pachtouns de M. Karzaï, continuent de demander l'annulation des résultats de la CEI.

La communauté internationale, elle, s'inquiète de voir le conflit dégénérer en crise institutionnelle, à l'orée d'une année où les forces internationales qui soutiennent M. Karzaï doivent commencer à transférer progressivement, d'ici à fin 2014, la responsabilité de la sécurité du pays aux forces afghanes.

AFP/VNA/CVN

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