À Tunis, le gouvernement provisoire joue sa survie

Un affrontement a opposé devant le siège du gouvernement, le 24 janvier à Tunis, policiers et manifestants exigeant le départ des ministres, tandis que la reprise des cours était plombée par une grève à l'ouverture d'une semaine cruciale pour la survie du cabinet.

La Tunisie restait plongée dans la tension : des milliers de manifestants hostiles à l'équipe gouvernementale, formée il y a tout juste une semaine, mais très contestée, ont reçu le renfort symbolique de ruraux de l'intérieur à l'origine de la chute du président Zine El Abidine Ben Ali.

Le 24 janvier au matin, des policiers antiémeutes ont eu recours à des gaz lacrymogènes contre des manifestants qui leur lançaient des pierres devant les bureaux du Premier ministre après que des policiers eurent tenté d'exfiltrer des fonctionnaires des bureaux de Mohammed Ghannouchi.

Sur les centaines de manifestants qui avaient passé la nuit malgré le couvre-feu sur l'esplanade de la Kasbah, près du palais du Premier ministre, plusieurs dizaines ont couru vers les policiers, provoquant un mouvement de foule.

Des policiers ont tiré quelques grenades lacrymogènes sur les manifestants qui leur ont jeté des bouteilles en plastique, puis des pierres et tout ce qui leur tombait sous la main.

Après le bref incident, les portes du palais du Premier ministre étaient étroitement gardées par l'armée. Les accès à la Kasbah ont été fermés par des barbelés et des cordons de l'armée et de la police.

Un millier de personnes, venues notamment de la région de Sidi Bouzid, dans le Centre, d'où est partie à la mi-décembre "la révolution du jasmin", rejointes par des Tunisois, ont commencé vers 07h00 du matin (06h00 GMT) à appeler de nouveau au départ du gouvernement d'union nationale.

Des dizaines de manifestants ont été tués par balle par la police pendant la révolte populaire d'un mois qui a eu raison le 14 janvier du régime de M. Ben Ali.

Des centaines de ruraux ont dormi sur l'esplanade la Kasbah, dans des sacs de couchage, ravitaillés en nourriture et en boissons par des voisins, sous la surveillance de l'armée.

Ses efforts pour remettre le pays sur les rails ont été plombés par une "grève illimitée" des instituteurs réclamant eux aussi le départ du gouvernement provisoire des anciens ministres de M. Ben Ali, en ce jour de reprise théorique des cours dans les maternelles, le primaire et pour les lycéens de classe terminale.

"Nous n'avons pas une image complète de la situation, mais il semble que la grève soit bien suivie à Médenine, Tataouine (Sud-Est), Mahdia (Centre-Est) et Kasserine (Centre-Ouest)", a affirmé Nabil Haouachi, membre du syndicat national de l'enseignement primaire.

AFP/VNA/CVN

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