Guantanamo : le Congrès américain fait un geste vers Barak Obama

Le Congrès américain a accepté le 7 octobre l'idée de lever partiellement l'interdiction de transfèrement des détenus de Guantanamo sur le sol américain, donnant une marge de manœuvre supplémentaire à Barack Obama pour la fermeture de la prison.

Dans 2 projets de loi différents, l'un sur le budget 2010 de la sécurité intérieure, l'autre sur celui de la défense, les conférences bipartites, contrôlées par la majorité démocrate et chargées d'établir un texte de compromis avant l'adoption finale de la loi, ont ouvert la porte à la venue de détenus dans des prisons américaines.

Le texte sur la sécurité intérieure "interdit que les actuels détenus soient transférés aux États-Unis (...) sauf pour y être jugés et seulement après que le Congrès ait reçu un plan détaillé" des risques encourus.

Moins précis, le projet de loi sur le budget de la défense exige qu'"avant tout transfèrement vers les États-Unis, le président fournisse un plan complet au Congrès au moins 45 jours avant".

Les 2 conférences en revanche "interdisent" qu'aucun détenu de Guantanamo ne soit "libéré" sur le sol américain, une question qui est aujourd'hui devant la Cour suprême. Mais la minorité républicaine continue d'exprimer certaines préoccupations.

"Je suis toujours favorable à la fermeture de Guantanamo, mais je pense qu'il y a toujours des questions qui n'ont pas été tranchées", a dit le sénateur John McCain le 7 octobre lors d'une conférence de presse. "Il y a toujours des décisions à prendre. Parmi elles : que faites-vous des gens qui sont jugés et que vous ne pouvez relâcher? (après leur procès)", s'est-il interrogé.

Le représentant républicain Hal Rogers qui avait fait adopter la semaine dernière un amendement interdisant la venue de détenus par 258 voix contre 163, -soit avec la faveur de 88 représentants démocrates- s'est dit le 7 octobre "très préoccupé".

La prison de Guantanamo renferme encore 223 détenus, parmi lesquels près de 80 attendent d'être libérés et une petite soixantaine pourraient être jugés.

Alors que l'administration américaine annonce depuis une dizaine de jours qu'elle ne parviendra probablement pas à fermer la prison, objet de toutes les controverses, comme promis en janvier 2010, le Congrès fait pour la première fois une concession dans ce domaine.

Porté par les républicains mais aussi de nombreux démocrates, le principe baptisé "pas de terroristes dans mon arrière-cour" avait jusqu'ici dominé, à l'approche de la campagne pour les élections de 2010.

En juin, le gouvernement avait donc reçu l'interdiction de transférer le moindre détenu de Guantanamo dans une prison américaine, fut-elle de haute sécurité.

Plusieurs experts avaient critiqué l'attitude "irresponsable" du Congrès, les prisons américaines abritant de nombreux détenus soupçonnés ou condamnés pour terrorisme, comme le Français Zacharias Moussaoui qui purge dans le Colorado (Ouest) une peine de prison à perpétuité.

L'adoption finale de ces textes et leur transformation en loi représentera donc une première victoire pour le président américain.

Mais en se limitant aux détenus qui doivent être jugés, le Congrès ne dit rien de la petite centaine d'entre eux que l'administration ne peut pas poursuivre devant les tribunaux mais ne veut pas relâcher car elle les juge trop dangereux. Il ne dit rien non plus du devenir à court terme des dizaines d'hommes innocentés qui attendent parfois depuis des années d'être accueillis par un pays tiers parce qu'ils redoutent des persécutions dans leur pays d'origine.

AFP/VNA/CVN

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