Ses amis démocrates et ses adversaires républicains dans les 2 Chambres du parlement sont apparus au terme de la réunion au moins aussi divisés qu'avant celle-ci.
Barack Obama leur a dit qu'il trancherait avec le "sentiment d'urgence" qu'appelle l'alarmante détérioration de la situation en Afghanistan, a rapporté un responsable de l'administration sous couvert d'anonymat.
Mais le président américain a lui-même reconnu que "sa décision ne fera pas que des heureux". Il s'est employé à apaiser un débat de plus en plus passionné en appelant "à laisser de côté les épouvantails consistant à dire qu'il s'agit soit de doubler la mise, soit de partir d'Afghanistan", a dit ce responsable.
M. Obama doit opérer un choix de toute façon risqué entre accéder à la demande de renforts de son commandant sur le terrain, le général Stanley McChrystal, la décliner ou transiger. Le général McChrystal réclame jusqu'à 40.000 hommes supplémentaires.
Le président Obama, pressé de toutes parts, recevait les dirigeants parlementaires pour les associer aux intenses consultations qui aboutir à une décision dans quelques semaines.
Il n'a pas paru emporter l'adhésion de la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, qui rappelle depuis un certain temps la réticence grandissante des Américains à s'impliquer davantage dans une guerre vieille de 8 ans et n'offrant aucune perspective de fin.
"Est-ce que nous sommes d'accord, est-ce que nous allons voter pour, cela reste à voir quand nous saurons ce que le président propose", a-t-elle dit.
Le rival républicain de M. Obama à la présidentielle, John McCain, a de nouveau pressé le président américain de se rendre aux arguments du général McChrystal et des généraux qui le soutiennent. "Je suis convaincu que l'analyse du général McChrystal est non seulement la bonne, mais qu'elle devrait être mise en oeuvre le plus vite possible", a-t-il dit. "Ce qui m'inquiète, ce sont les demi-mesures", a-t-il ajouté en invoquant le précédent irakien, quand le manque d'effectifs "menait sur la durée à l'échec et à l'érosion du soutien de l'opinion publique américaine".
M. Obama se retrouve avec l'Afghanistan dans une situation présentant des similarités avec celle de son prédécesseur George W. Bush, quand celui-ci avait décidé en 2007 d'envoyer 30.000 hommes supplémentaires pour empêcher l'Irak de sombrer dans le chaos.
Grâce à une "pression sans relâche", la direction d'Al-Qaïda a essuyé des "pertes majeures", a dit M. Obama plusieurs heures avant de recevoir les parlementaires. Cependant, il continue à oeuvrer dans "différents coins du globe", a-t-il dit en citant le Pakistan, mais pas l'Afghanistan.
AFP/VNA/CVN