Le conflit autour de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem menace de dégénérer

La police israélienne s'est à nouveau déployée en force le 6 octobre à Jérusalem après 2 jours de heurts sporadiques avec des jeunes Palestiniens, déclenchés par le conflit autour de l'esplanade des Mosquées.

Aucun incident majeur n'a été signalé pendant la journée à Jérusalem où des milliers de personnes, dont des chrétiens évangélistes pro-sionistes, ont défilé dans les rues de Jérusalem, à l'occasion de la fête juive de Soukkot, la fête des Cabanes (appelée aussi fête des Tabernacles).

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu "suit les récents événements de chez lui et est constamment informé, en consultation avec le ministère de la Sécurité intérieure et les autres organismes de la sûreté", a indiqué son bureau. "La bataille est engagée pour la souveraineté (israélienne) sur Jérusalem", a assuré de son côté à la radio le ministre du Développement régional, Sylvan Shalom (droite).

Côté palestinien, le principal négociateur Saëb Erakat a accusé Israël d'"allumer la mèche en faisant monter délibérément la tension dans Jérusalem-Est occupée. C'est d'autant plus dangereux qu'il y a un vide (politique) provoqué par l'absence d'un véritable processus de paix".

L'esplanade, qui héberge les mosquées Al-Aqsa et du Dôme du Rocher, est le troisième lieu saint de l'islam après La Mecque et Médine. Bâtie sur le site du Temple juif détruit par les Romains en l'an 70 de l'ère chrétienne, dont le principal vestige est le Mur des Lamentations, elle est aussi l'endroit le plus sacré pour les juifs qui l'appellent le Mont du Temple.

La police a maintenu mardi les restrictions d'accès au site, autorisant seulement l'entrée aux musulmans âgés de plus de 50 ans, à condition qu'ils soient Arabes israéliens ou résidents de la partie orientale annexée par Israël après sa conquête en juin 1967. "Nous avons dû maintenir l'état d'alerte et notre déploiement massif à cause d'une série d'incidents lundi soir qui ont conduit à l'arrestation d'une vingtaine de Palestiniens", a déclaré le porte-parole de la police locale, Shmuel Ben Rubi. "Deux mille hommes, des policiers et des garde-frontières, ont été déployés à Jérusalem-Est" afin d'éviter tout affrontement avec des Palestiniens, a-t-il précisé.

Des forces de police ont été mobilisées pour assurer en outre la sécurité de la "marche de Jérusalem", une manifestation annuelle qui attire des dizaines de milliers de participants israéliens et étrangers.

Cet évènement sportif et populaire a pris une tournure de plus en plus nationaliste ces dernières années, marquant l'attachement d'Israël à la Ville sainte, décrétée en 1981 "capitale indivisible d'Israël" malgré l'opposition de la communauté inter- nationale.

La tension autour de l'esplanade des Mosquées s'est ravivée fin septembre à Jérusalem-Est, faisant une trentaine de blessés. Les Palestiniens protestaient contre l'intrusion selon eux de pèlerins juifs -un groupe de touristes, selon la police- venus prier sur l'esplanade.

C'est une visite -perçue comme provocatrice- du chef de la droite israélienne de l'époque, Ariel Sharon, sur la même esplanade qui avait déclenché la seconde Intifada, dite "L'Intifada d'Al-Aqsa" le 28 septembre 2000, et embrasé les Territoires palestiniens.

AFP/VNA/CVN

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