"Ça va être difficile pour nous de nous tenir à la date butoir du 22 janvier", a déclaré le ministre lors d'une conférence de presse. Il n'a pas donné davantage de détails sur les problèmes rencontrés par l'administration pour fermer la prison qui compte actuellement 223 prisonniers dont près de 80 sont libérables et une soixantaine passibles de poursuites judiciaires.
Un des groupes de travail mis en place par le président américain Barack Obama dans le cadre du décret signé le 22 janvier 2009 ordonnant la fermeture de la prison dans un délai d'un an "a examiné la totalité des dossiers" des détenus, a précisé M. Holder.
"Je pense que Guantanamo sera fermé au bout du compte", a-t-il ajouté. La puissante Association américaine de défense des libertés civiles (Aclu) s'est dite "très inquiète" de ces déclarations évoquant un possible retard, soulignant que la prison "est devenue un symbole d'absence de loi et de cruauté".
"Malgré tout, il est tout aussi important de savoir quand Guantanamo sera fermé que de savoir que le camp sera fermé comme il faut. (...) Il serait inacceptable de fermer Guantanamo uniquement pour mettre en œuvre les mêmes politiques ailleurs", ajoute l'Aclu dans un communiqué.
"Dans une démocratie, il n'y a pas de place pour un système de détention qui permet à des être humains d'être emprisonnés indéfiniment sans inculpation ni procès", poursuit l'organisation qui représente certains détenus de Guantanamo.
Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, avait annoncé le 27 septembre qu'il serait "difficile" pour l'administration de fermer le camp à temps.
"Nous ne faisons pas une fixation sur la question de savoir si, oui ou non, nous tiendrons l'échéance arrêtée à un jour précis. Ce à quoi vont tous nos efforts, c'est de veiller à ce qu'on ferme le camp et d'employer toute notre énergie à faire le plus de progrès possible entre maintenant et le 22 janvier", avait déclaré le lendemain le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs.
Ouvert en janvier 2002 par George W. Bush pour enfermer les détenus de la "guerre contre le terrorisme", Guantanamo est devenu le symbole des excès de la présidence Bush. Barack Obama avait fait de sa fermeture une de ses promesses de campagne.
AFP/VNA/CVN