>>Le non massif des Grecs entraîne la confusion en Europe
Le pays ne doit sa survie économique qu'à une BCE de plus en plus réticente, qui a certes maintenu lundi 6 juillet à leur niveau actuel les prêts d'urgence aux banques grecques, mais en durcissant les conditions.
Les banques resteront d'ailleurs fermées au moins jusqu'au 8 juillet, tandis que les mesures de contrôle des capitaux seront maintenues.
Le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel lors d'une conférence de presse commune, le 6 juillet à l'Élysée. |
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C'est dans cet état d'urgence financière que le président français François Hollande et la chancelière Angela Merkel ont tenté à Paris de montrer une certaine unité dans leur message au chef du gouvernement grec.
Mme Merkel a jugé "urgent" d'avoir des "propositions tout à fait précises", tandis que M. Hollande a réclamé des propositions "sérieuses" de la part du chef du gouvernement grec.
Au-delà de leur maigre vocabulaire commun, M. Hollande et Mme Merkel n'ont pu dissimuler leurs divergences, à la veille d'un sommet de la zone euro de tous les dangers à Bruxelles.
Le président français, fidèle à la position conciliatrice que veut adopter la France, a répété que la porte restait "ouverte" aux discussions, et insisté sur la notion de "solidarité", malgré le rejet massif par les Grecs de la dernière mouture des exigences de leurs créanciers.
Mme Merkel a elle souligné que cette proposition rejetée par référendum, à 61,2% des voix, était déjà "généreuse". Elle a aussi insisté sur le fait qu'il fallait compter avec "les 18 autres pays de la zone euro", dont de nombreux petits pays franchement hostiles à la campagne anti-austérité de Syriza.
Le nouveau ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos, le 6 juillet à Athènes. |
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Pratiquement au même moment, le tout nouveau ministre des Finances grec Euclide Stakalotos a lui jugé que les Grecs "méritaient mieux" et qu'il ne voulait pas d'une solution "non-viable".
Plus sobre dans son expression, il s'est toutefois montré sur la même ligne que son prédécesseur, le bouillant Yanis Varoufakis, dont la démission surprise a pu nourrir l'espoir d'un dialogue plus apaisé entre Européens.
Asphyxie économique
Tandis que les Européens cherchaient une voix commune, Alexis Tsipras a lui cherché à consolider encore sa position, convoquant les dirigeants des partis d'opposition ensemble pour la première fois.
Un texte commun est sorti des six heures de réunion, à laquelle seul le parti néonazi Aube dorée ne participait pas, plaidant pour la conclusion d'un accord couvrant les besoins de financement du pays, accompagné de réformes et d'efforts budgétaires "justement répartis".
Les Grecs ont nettement rejeté le plan des créanciers de leur pays. |
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Les banques resteront d'ailleurs fermées au moins jusqu'au 8 juillet, tandis que les mesures de contrôle des capitaux seront maintenues. Cet état d'urgence financier empêche la banqueroute immédiate, mais aggrave de jour en jour l'asphyxie économique.
Le soir du 6 juillet, une source du gouvernement grec a indiqué que M. Tsipras avait déclaré au président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, que les banques grecques, fermées pour empêcher leurs clients de vider leurs comptes, devraient rouvrir avec l'aide de la BCE.
M. Tsipras s'est également entretenu avec la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, "de la nécéssité de trouver une solution viable aux problèmes réels de l'économie grecque", selon cette source.
Le 7 juillet, les États-Unis ont eux aussi tenu à faire entendre leur voix, appelant via un porte-parole les dirigeants européens et Athènes "à se mettre d'accord sur un ensemble de réformes et un financement qui permettent à la Grèce d'être sur la voie d'une gestion durable de sa dette, mais aussi de croissance économique".
Le FMI, l'un des acteurs majeurs d'une crise qui dure depuis 2010, a lui choisi la sobriété : "Nous surveillons la situation de près et nous nous tenons prêts à aider la Grèce si on nous en fait la demande", a déclaré sa patronne Christine Lagarde.
Le Fonds a pourtant contribué à entretenir la tension entre Athènes et ses créanciers en remettant avec fracas la semaine dernière sur la table le sujet tabou par excellence : celui d'une restructuration de la dette grecque.
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