Le premier pape jésuite et latino-américain de l'Histoire est attendu à 15h00 heure locale (20h00 GMT) sur le tarmac de l'aéroport Mariscal Sucre de Quito. Agé de 78 ans, François, qui quittera l'Équateur mercredi 8 juillet pour la Bolivie avant de se rendre au Paraguay (de vendredi 10 juillet à dimanche 12 juillet), délivrera ici son premier message à l'Amérique du Sud, après sa participation aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) au Brésil en 2013.Un tee-shirt avec le portrait du pape François est exposé dans les rues de Quito, le 3 juillet 2015 deux jours avant l'arrivée du pape.
Vendredi 3 juillet, le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, a indiqué que le pape plaiderait au cours de son périple pour "la justice sociale". Pour son neuvième voyage à l'étranger, François visite trois pays à forte majorité catholique marqués par une longue histoire de pauvreté et d'inégalités touchant principalement les populations indigènes.
Depuis son élection à la tête de l'Église catholique en mars 2013, le souverain pontife a fait montre d'une volonté particulière de rapprochement entre l'Église et les zones périphériques et marqué les esprits avec sa défense de l'environnement, comme sa dernière encyclique, qui a suscité l'enthousiasme des gouvernements équatorien et bolivien.
L'Église équatorienne espère "un message fort" du pape "pour que nous nous dirigions réellement vers les périphéries, vers les plus fragilisés et vers les plus pauvres", a expliqué à l'AFP le père David de la Torre, porte-parole de la Conférence épiscopale équatorienne. Les Equatoriens, dont certains ont mis un coup de peinture sur leur maison et affiché des banderoles de bienvenue, reçoivent un pape pour la deuxième fois, après la visite de Jean Paul II en 1985. À l'époque, 94% de la population se déclarait catholique. Un chiffre qui a baissé à 80% des 16 millions d'habitants aujourd'hui.
Cette baisse est associée à la progression exponentielle des cultes évangéliques, qui sont parvenus à attirer des indiens andins désenchantés face au manque d'attention de la hiérarchie catholique.
En Equateur, François célèbrera deux messes en plein air, une à Guayaquil (sud-ouest) lundi 6 juillet, la seconde à Quito mardi 7 juillet, où sont attendus jusqu'à trois millions de fidèles, dont des milliers de Colombiens et de Péruviens. "J'adore les prêches du pape. Je suis une de celles qui admirent le plus Saint François d'Assise, et je l'adore parce qu'il est identique: l'humilité, l'amour, le fait que l'eau soit sa soeur, que les oiseaux soient ses frères, que les petits chiens aussi", s'enthousiasmait Maria Criollo, une femme au foyer de 44 ans, à l'entrée d'une église de Quito.
Fière que son petit-fils porte le même nom que François, Mme Criollo prévoit de dormir lundi soir 6 juillet dans le parc du Bicentenaire de Quito pour être certaine de ne rien perdre de la messe du lendemain.
Le déplacement du pape en Equateur intervient dans un contexte de crispation politique autour de la figure du président Rafael Correa, qui se présente comme un "catholique humaniste de gauche" et qui affronte depuis un mois des manifestations d'opposants à sa politique à tendance socialiste. "Nous aimons le message du pape, il nous inspire et nous engage", a lancé samedi 4 juillet le président.
Lors de son voyage, ce pape très politique aura des entretiens avec Rafael Correa et Evo Morales (Bolivie), deux présidents progressistes catholiques, mais aussi avec Horacio Cartes (Paraguay) et plusieurs autres dirigeants, dont la présidente argentine Cristina Kirchner. Plusieurs moments particulièrement forts sont attendus au cours de la semaine. François se rendra notamment dans une des prisons de haute sécurité les plus tristement fameuses du continent, la prison Palmasola près de Santa Cruz, en Bolivie.