>>Otage décapité : Obama veut mobiliser contre l'EI
>>Obama exhorte son administration à préparer un éventail d'options contre l'État islamique
"Cela ne va pas se faire du jour au lendemain, mais nous avançons dans la bonne direction. Nous allons affaiblir et, in fine, vaincre l'État islamique", a assuré M. Obama au cours de sa conférence de presse à la clôture du Sommet de l'OTAN vendredi 5 septembre à New Port (Royaume-Uni).
"Je m'en vais, confiant dans le fait que les alliés de l'OTAN et leurs partenaires sont prêts à rejoindre une vaste coalition internationale", a ajouté le président américain, dont le pays a déclenché début août des frappes aériennes ciblées pour stopper l'avancée des jihadistes dans le Nord de l'Irak.
Le président américain Barack Obama (gauche) et le Premier ministre britannique David Cameron lors du Sommet de l'OTAN, le 5 septembre à New Port (Royaume-Uni). |
Dans la matinée, les représentants de dix pays (États-Unis, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Italie, Turquie, Pologne, Danemark, Canada, Australie) s'étaient réunis pour jeter les fondements de cette coalition, en marge du Sommet de l'OTAN.
"Il n'y a pas de temps à perdre", avaient plaidé le secrétaire d'État américain John Kerry et le secrétaire à la Défense, Chuck Hagel, souhaitant que celle-ci soit constituée d'ici à l'Assemblée générale de l'ONU fin septembre à New York.
La menace de l'État islamique est d'autant plus pressante que les pays occidentaux redoutent l'exportation sur leur sol d'actes de terrorisme, l'EI ayant attiré quelque 2.000 jihadistes européens en raison de à sa très forte présence sur Internet. "La menace est relativement immédiate pour l'Europe", a ainsi estimé vendredi 5 septembre l'un des piliers de l'antiterrorisme américain, Matthew Olsen, qui dirige le Centre national de l'antiterrorisme.
Une coalition aux contours encore flous
Le Canada a déjà annoncé vendredi 5 septembre qu'il allait déployer "plusieurs dizaines" de militaires en Irak "pour fournir des conseils et de l'assistance" à l'armée irakienne.
Toutefois, les objectifs, la nature et les contours de cette coalition restent encore à définir. Pour les participants à la réunion de vendredi 5 septembre, "la ligne rouge est : pas de troupes (de combat) au sol", a résumé John Kerry.
Selon les Américains, "pour être efficace, elle doit s'articuler autour de plusieurs axes : soutien militaire à nos partenaires irakiens, stopper le flux des combattants étrangers, contrer le financement de l'État islamique, traiter la crise humanitaire et délégitimer son idéologie".
Certains pays se sont toutefois montrés plus nuancés. "Nous commençons tout juste à traiter la question d'un groupe (l"'État islamique"), contre lequel personne n'a de stratégie à long terme", a souligné chef de la diplomatie allemande Frank Walter Steinmeier. L'Allemagne va, comme la France, toutefois fournir des armes aux Kurdes qui combattent les jihadistes dans le Nord de l'Irak.
Le président français François Hollande s'est pour sa part dit prêt à participer à une coalition "dans le respect du droit international", refusant de donner plus de détails sur les futures actions de la France.
Une chose est sûre, les États-Unis ne veulent pas une réédition de la coalition qui avait permis à Washington d'envahir l'Irak en 2003 : "Nous ne voulons en aucune manière que cela ressemble à ce qui a été fait en 2003 lors de l'invasion de l'Irak", a argumenté la porte-parole du département d'État, Marie Harf.
AFP/VNA/CVN