Irak : un deuxième journaliste américain décapité par l'État islamique

Les jihadistes de l'État islamique ont revendiqué le 2 septembre l'exécution par décapitation d'un second journaliste américain, Steven Sotloff, dans une vidéo qui a provoqué "l'écœurement" des Occidentaux.

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Dans cette vidéo intitulée "deuxième message à l'Amérique", on peut voir Steven Sotloff, à genoux, vêtu d'une blouse orange. Debout à côté de lui, un homme masqué, vêtu de noir et armé d'un couteau condamne l'intervention des États-Unis en Irak et porte son arme à la gorge du journaliste de 31 ans.

Capture d'écran provenant d'une vidéo montrant un otage identifié comme étant le Britannique David Cawthorne Haines, menacé d'être exécuté par un homme cagoulé.
Capture d'écran provenant d'une vidéo montrant un otage identifié comme étant le Britannique David Cawthorne Haines, menacé d'être exécuté par un homme cagoulé.

Le bourreau, qui s'exprime avec un accent britannique, présente ensuite à la caméra un autre otage, un Britannique identifié comme David Cawthorne Haines, et menace de l'exécuter.

Cette mise en scène est en tout point semblable à celle de la vidéo diffusée le 19 août - premier message à l'Amérique - où un insurgé à l'accent britannique décapitait le journaliste américain James Foley, âgé de 40 ans. L'homme avait ensuite indiqué que Sotloff - également montré dans cette première vidéo - serait le prochain, si les frappes aériennes n'étaient pas interrompues.

Le président américain a ordonné le 2 septembre l'envoi de 350 troupes supplémentaires à Bagdad pour protéger le personnel et les locaux diplomatiques, ce qui porte à 820 le nombre de soldats américains déployés en Irak depuis le lancement début juin de l'offensive éclair des jihadistes de l'État islamique (EI).

Sotloff, porté disparu depuis douze mois, aurait été kidnappé le 4 août 2013 à Alep, en Syrie, près de la frontière avec la Turquie, mais son enlèvement avait été tenu secret.

Sa famille, par l'intermédiaire d'un porte-parole, a fait savoir qu'elle était "au courant de cette horrible tragédie et qu'(elle) pleure sa mort dans l'intimité". "Il n'y aura aucun commentaire en public de la famille pendant cette période difficile", a-t-il précisé.

La Maison Blanche a précisé qu'elle devait encore confirmer l'authenticité de la vidéo diffusée le 2 septembre. "Si (elle est) avérée, nous sommes consternés par le meurtre brutal d'un journaliste américain innocent et nous présentons à sa famille et à ses amis nos plus sincères condoléances", a indiqué Bernadette Meehan, porte-parole adjointe du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

Dégoûtant, révulsant et dégueulasse

Si la "vidéo est authentique, nous en serions écœurés", a ajouté son homologue du département d'État, Jennifer Psaki.

Le Premier ministre britannique David Cameron a qualifié cette seconde vidéo, repérée par le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE, d'"absolument écœurante et ignoble". Il a annoncé qu'il allait réunir le comité d'urgence du gouvernement mercredi matin 3 septembre.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a fait part de son indignation le 3 septembre : "Nous sommes tous indignés par les informations en provenance d'Irak concernant les meurtres terribles de civils" par l'EI, "y compris la décapitation terrible d'un autre journaliste."

Le président français François Hollande a condamné "avec horreur, si elle était confirmée, l'exécution abominable d'un Américain". "Cet acte barbare (...) révèle la nature ignoble" de l'EI, a-t-il ajouté.

Le secrétaire général de l'organisation Reporters sans frontières Christophe Deloire a déclaré : "C'est dégoûtant, révulsant, dégueulasse" qu'"il se trouve un groupe comme l'État islamique pour décapiter" les journalistes.

La plus puissante organisation de défense des droits musulmans aux États-Unis, le Council on American-Islamic relations (CAIR), a également condamné l'exécution de Steven Sotloff.

"Aucun mot ne peut décrire l'horreur, le dégoût et le chagrin ressentis par les musulmans aux États-Unis et dans le monde après cet acte de violence inconcevable et non-islamique perpétré par le groupe terroriste EI", relève le CAIR dans un communiqué. "Les actions criminelles de l'EI sont contraires à la foi de l'Islam."

AFP/VNA/CVN

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