Les forces irakiennes regagnent du terrain, mouvement de colère à Bagdad

Les forces irakiennes ont remporté le 2 septembre une nouvelle victoire face aux jihadistes de l'État islamique (EI) en s'emparant de secteurs d'une autoroute stratégique, mais à Bagdad des proches de soldats disparus ont exprimé leur colère en envahissant le parlement.

>>Allemagne : Merkel s'adresse au Parlement concernant les livraisons d'armes à l'Irak

>>Offensive irakienne et frappes américaines contre l'État islamique

Après avoir déjà reconquis mi-août le barrage de Mossoul (Nord), l'armée, les combattants kurdes et les miliciens chiites ont remporté ces derniers jours de nouveaux succès, d'ampleur cependant limitée, face aux extrémistes sunnites de l'EI.

Ils ont brisé le 31 août le siège imposé par les jihadistes à la ville turcomane chiite d'Amerli, puis repris le 1er septembre la petite cité de Souleimane Bek, à 175 km au nord de Bagdad, et le village proche de Yankaja.

Des soldats irakiens font le signe de la victoire, le 1er septembre, au lendemain de la reprise de la ville d'Amerli aux jihadistes de l'État islamique.
Des soldats irakiens font le signe de la victoire, le 1er septembre, au lendemain de la reprise de la ville d'Amerli aux jihadistes de l'État islamique. Photo : AFP/VNA/CVN



Le 2 septembre, ils ont poursuivi leur contre-offensive, reprenant le contrôle de certains secteurs d'une autoroute stratégique qui relie le nord du pays à Bagdad et qui était fermée depuis trois mois, selon le général Abdelamir al-Zaidi.

"La route entre Bagdad et Kirkouk a été sécurisée", a précisé le ministre des Transports et commandant de la milice chiite Badr, Hadi al-Ameri.

À Amerli, où les habitants ont résisté pendant onze semaines au siège de l'EI, souffrant de la faim et de la soif, et craignant d'être massacrés, l'aide a commencé à arriver, amenée à la fois par des combattants et l'ONU.

Les Nations unies ont indiqué avoir déjà livré "45 tonnes de produits de première nécessité".

Le siège a fait de nombreuses victimes. Oum Ahmed a expliqué avoir perdu son mari et son fils de 10 ans, tué par un tir de mortier. "Il n'y avait pas d'eau, et les enfants et les personnes âgées mouraient", a expliqué cette femme qui doit désormais élever seule ses trois filles.


Tueries de masse

Le début de l'offensive des jihadistes, le 9 juin, avait été marqué par la déroute des forces de sécurité, de nombreux soldats et policiers abandonnant leurs positions.

Quelque 1.700 soldats s'étaient alors rendus aux insurgés, qui s'étaient emparés en quelques jours de vastes pans de territoires dans le Nord du pays.

L'EI avait par la suite publié des photos semblant montrer l'exécution de dizaines d'hommes en civil dans une zone désertique, affirmant en avoir tué des centaines au total.

Exprimant leur colère, des proches de membres des forces de sécurité disparus ont pris d'assaut le 2 septembre le parlement à Bagdad, où ils ont entamé un sit-in dans l'hémicycle, selon un responsable.

Des policiers anti-émeute sont intervenus pour tenter d'évacuer ces manifestants qui exigent de savoir ce qu'il est advenu de leurs proches, a déclaré cette source.

Le parlement devait aborder le 2 septembre la question de ces soldats disparus, mais les manifestants ont fait irruption avant l'ouverture de la session, qui a été repoussée au 3 septembre.

Dans un rapport publié le 2 septembre, Amnesty International a dénoncé la "campagne systématique de nettoyage ethnique" lancée par l'EI pour "effacer toute trace des non-Arabes et des musulmans non sunnites" dans le Nord de l'Irak.

Amnesty assure avoir des "preuves" que plusieurs "tueries de masse" ont eu lieu en août dans la région de Sinjar où vivaient de nombreux Yazidis, une minorité kurdophone non musulmane.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top