>>Irak : un deuxième journaliste américain décapité par l'État islamique
La Grande-Bretagne, désormais en première ligne avec un otage britannique risquant d'être la prochaine victime, envisage désormais de s'associer aux frappes américaines contre l'EI, lancées le 8 août dans le Nord de l'Irak.
Le président américain Barack Obama, le 3 septembre à Washington |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le président français François Hollande, qui a dénoncé un "acte barbare", a lui souligné l'"importance d’une réponse politique, humanitaire et, si nécessaire, militaire dans le respect du droit international" à la menace de l'EI.
Après la diffusion de la vidéo de la décapitation de Steven Sotloff mardi 3 septembre, M. Obama a ordonné l'envoi de 350 soldats supplémentaires à Bagdad pour protéger le personnel et les locaux diplomatiques.
L'EI, qui avait déjà revendiqué le 19 août l'exécution du journaliste américain James Foley, a mis à exécution ses menaces de tuer Sotloff en réponse au maintien du soutien aérien américain aux forces irakiennes et kurdes qui ont infligé des revers, quoique limités, ces derniers jours aux jihadistes.
L'exécution du journaliste enlevé en 2013 en Syrie et la menace de l'EI de tuer un troisième otage, identifié comme le Britannique David Cawthorne Haines, a suscité l'indignation des Occidentaux.
"Ces actes horribles ne font que (...) renforcer notre détermination à combattre ces terroristes", a déclaré M. Obama, affirmant que les États-Unis ne se laisseraient pas "intimider" par l'EI.
"Les moyens de vaincre" l'EI
La Maison Blanche a indiqué que M. Obama consulterait les alliés de l'OTAN, qui tient un sommet jeudi 4 septembre au Pays de Galles, pour mettre en place une coalition internationale et adopter une stratégie face à l'EI.
"Si nous sommes rejoints par la communauté internationale, nous pouvons continuer à réduire la sphère d'influence de l'EI, ses financements et ses capacités militaires", a déclaré le président américain. Il faut pour cela "être sûrs que nous ayons la bonne stratégie" mais aussi "la volonté internationale pour le faire", a-t-il insisté.
"Avec une large coalition composée de partenaires internationaux, nous avons les moyens de vaincre l'État islamique", a précisé Matthew Olsen, le directeur du Centre national de l'antiterrorisme à Washington.
La Grande-Bretagne examinera "toutes les options disponibles" pour protéger l'otage britannique, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Philip Hammond. "Si nous estimons que des frappes aériennes peuvent être bénéfiques (...) alors nous les envisagerons certainement, mais nous n'avons pas encore pris de décision à ce stade", a-t-il ajouté.
Après le sommet de l'OTAN, le secrétaire d'État, John Kerry, doit se rendre au Proche-Orient pour en discuter aussi avec les pays arabes, directement concernés.
500 prisonniers exécutés
Capture d'écran provenant d'une vidéo publiée par l'État Islamique et identifiée par le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE, le 2 septembre |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'EI, qui a lancé le 9 juin une offensive fulgurante en Irak et est engagé dans la guerre en Syrie voisine, a proclamé un califat sur les vastes régions dont il s'est emparé ces derniers mois à cheval sur ces deux pays.
En Irak, pays touché de plein fouet par les exactions de l'EI, le chef de la diplomatie Hoshyar Zebari a condamné "très fermement" la décapitation, un "acte de sauvagerie" qui "montre l'urgence de faire échec" aux jihadistes.
L'EI a exécuté plus de 500 prisonniers dans ce pays au début de l'offensive de juin, selon Human Rights Watch (HRW).
La vidéo diffusée mardi 2 septembre montre Steven Sotloff, à genoux, vêtu d'une blouse orange. À côté de lui, un homme masqué condamne les frappes américaines et porte un couteau à la gorge du journaliste de 31 ans.
Sotloff avait travaillé pour les journaux Time et World Affairs. Sa famille a indiqué qu'elle pleurait "sa mort dans l'intimité".
Par ailleurs, en Irak, l'armée ainsi que les milices chiites et les combattants kurdes ont poursuivi leurs opérations contre l'EI au Nord de Bagdad, qu'ils ont chassé ces derniers jours de plusieurs localités et de portions d'une autoroute stratégique.
S'agissant de la Syrie voisine, le Conseil de sécurité de l'ONU a réclamé la "libération immédiate et sans conditions" de 40 Casques bleus fidjiens retenus depuis jeudi 4 septembre sur le plateau du Golan par le Front al-Nosra, branche syrienne d'al-Qaïda.