Once Upon a Bridge II
Entre musique et football, un voyage intime au cœur du Vietnam contemporain

Quatre ans après le succès de son premier documentaire Once Upon a Bridge (Il était une fois un pont) - un film centré sur la musique classique vietnamienne - le réalisateur franco-vietnamien François Bibonne revient avec un deuxième volet intitulé Il était un pont au Vietnam II.

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Huỳnh Nhu (à gauche), meilleure footballeuse du Vietnam, est à l’affiche du film "Il était une fois un pont II" réalisé par François Bibonne (au centre).
Photo : NVCC/CVN

Cette fois, c’est l’univers du football vietnamien, sport le plus populaire du pays, qui est à l’honneur. Mais au-delà du simple portrait sportif, ce documentaire original tisse un lien inattendu entre sport, musique et identité culturelle, offrant une plongée sensible et poétique dans le Vietnam d’aujourd’hui.

"Je suis franco-vietnamien. Ma grand-mère est vietnamienne, et c’est après son décès que je suis parti pour la première fois au Vietnam. Là, je suis tombé amoureux de mes origines", confie François Bibonne. Ce premier voyage a donné naissance à Il était un pont au Vietnam, un film qui explore la musique classique vietnamienne. Ce premier succès a naturellement suscité l’envie de poursuivre cette aventure documentaire.

"Au départ, le football n’était pas du tout le projet", explique-t-il. "Mais une fois le premier film terminé, je me suis dit qu’il fallait continuer. Puis l’idée m’est venue de faire une série de films, tous sous le même titre, chacun explorant une facette différente du Vietnam". Ce deuxième volet, tourné après la pandémie, prend ainsi une direction nouvelle, celle du football, un monde que le réalisateur découvre avec un regard de musicien.

Un regard de musicien sur le football vietnamien

Le réalisateur François Bibonne s’est rendu à Binh Liêu, dans la province de Quang Ninh (Nord), pour filmer des femmes de l’ethnie San Chi jouant au football.
Photo : NVCC/CVN

Musicien de formation, François Bibonne avoue ne rien connaître au football au départ. "Justement, c’est ce qui m’a intéressé. Grâce à la caméra, j’ai voulu plonger dans cet univers et le comprendre à travers une sensibilité musicale", explique-t-il. Cette approche confère au documentaire une dimension originale, mêlant émotion, découverte et immersion.

Le film suit un véritable carnet de voyage, traversant Hanoï, Hai Phong, Nam Dinh, ainsi que des régions plus reculées comme Binh Liêu dans la province côtière de Quang Ninh, et Pleiku sur les Hauts plateaux du Centre. Chaque lieu devient une porte d’entrée vers la richesse culturelle et identitaire du pays.

François Bibonne choisit de s’inclure dans le récit, apparaissant à l’écran en tant que personnage à part entière. "Je suis devenu un personnage du film sans vraiment m’en rendre compte", confie-t-il. "Ce qui intéresse le public, ce n’est pas seulement le football, mais mon cheminement vers mes origines vietnamiennes. C’est un parcours auquel beaucoup peuvent s’identifier, surtout ceux qui vivent entre deux cultures".

Cette dimension personnelle donne au film une tonalité intime et universelle. Le réalisateur compare son travail à un roman vivant, où les personnages, les sons et l’atmosphère guident l’histoire, plus que le scénario lui-même. "Je veux que le spectateur ait l’impression d’embarquer avec moi dans ce voyage, et qu’à la fin tout se connecte, comme un moment d’illumination", ajoute-t-il.

Une passion nationale et un moment de liesse collective

Le documentaire met en lumière la ferveur que suscite le football au Vietnam. "Personne ne dit ‘je déteste le foot’ là-bas, ça n’existe pas", remarque François Bibonne. "C’est une passion nationale, un sentiment unanime. Même les personnes âgées, même les femmes qui n’ont jamais joué, tout le monde vibre pour l’équipe nationale".

Un souvenir marquant du tournage reste pour lui une célébration de victoire dans les rues de Hanoï, au milieu d’un chaos joyeux de milliers de scooters, de drapeaux et de chants. "C’était l’une des premières fois où j’ai pris plaisir à être dans les embouteillages", se souvient-il, "j’ai senti que j’étais au cœur de quelque chose d’unique".

François Bibonne a déclaré avoir toujours été chaleureusement accueilli par la population vietnamienne tout au long de son voyage.
Photo : NVCC/CVN

Malgré ce virage vers le football, la musique traditionnelle vietnamienne reste un élément central du film. Passionné par le dàn bâu (monocorde vietnamien), les mélodies quan ho (chant alterné) et les instruments occidentaux, François espère que la musique servira de pont entre son identité personnelle et le patrimoine vietnamien. Le chef d’orchestre japonais Honna Tetsuji, directeur de l’Orchestre symphonique national du Vietnam, et l’artiste Phan Thuy, leader du groupe traditionnel Thanh Âm Xanh, ont été des sources d’inspiration majeures.

Une trilogie en devenir

Le tournage de Il était un pont au Vietnam II touche à sa fin, et François Bibonne cherche actuellement des soutiens pour finaliser ce projet ambitieux, attendu sur les écrans dès novembre prochain. Le réalisateur nourrit également l’ambition de réaliser un troisième volet, qui pourrait explorer l’art et la mode, deux domaines contemporains porteurs d’une forte signification culturelle.

Avec cette série documentaire, François Bibonne ne se contente pas de raconter une histoire personnelle. Il ouvre un espace multidimensionnel où la culture vietnamienne est présentée avec authenticité, poésie et intimité, créant ainsi un véritable pont entre passé, présent et avenir, reliant le Vietnam au monde.

Thuy Hà/CVN

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