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>>Ebola : des milliers de nouveaux cas attendus au Liberia, selon l'OMS
Longtemps critiqués, les partenaires extérieurs se mobilisent de plus en plus. Afin de coordonner son aide aux pays africains frappés par l'épidémie, la Commission européenne organisera le 15 septembre une réunion associant plusieurs ministres et des experts. La Commission a annoncé la semaine dernière le déblocage de 140 millions d'euros, pour renforcer notamment les services de santé dans les pays concernés.
"Nous sommes bouleversés. Les malades arrivent en grand nombre", a confié le 10 septembre Sophie Jan, une porte-parole de l'ONG, Médecins sans frontières (MSF), au Liberia.
Le personnel sanitaire de l'hôpital Elwa à Monrovia, le 7 septembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans le centre anti-Ebola de la capitale Monrovia, les malades continuent d'affluer, alors que le Liberia est le pays aujourd'hui le plus durement touché par l'épidémie.
Le 9 septembre devant le Conseil de sécurité de l'ONU, le ministre libérien de la Défense avait dressé un constat en forme d'appel au secours. Ebola "se propage comme un feu de forêt, dévorant tout sur son passage", s'est alarmé Brownie Samukai, ajoutant : "l'existence du Liberia est gravement menacée".
L'épidémie, la plus grave depuis l'identification de cette fièvre hémorragique en 1976, a fait 2.296 morts sur 4.293 cas, dont 1.224 décès dans le seul Liberia, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en date du 6 septembre.
Quatre pays ouest-africains sont désormais touchés par la maladie, partie de la Guinée en début d'année avant d'atteindre la Sierra Leone, le Liberia puis le Nigeria.
Bonne nouvelle venue du Sénégal
La Sierra Leone, où quelque 500 personnes sont déjà mortes, s'attend à ce que le bilan s'alourdisse à l'occasion d'une opération particulièrement radicale. Les autorités ont en effet annoncé un confinement à domicile des six millions de Sierra-Léonais à partir du 19 septembre, pour une durée de 72 heures.
"Nous envisageons une hausse de 5 à 20% du nombre de cas pendant cet exercice visant à rompre la chaîne de transmission", a expliqué Steven Ngaoja, qui dirige le centre gouvernemental anti-Ebola.
Et l'épidémie dévaste aussi l'économie. Alors que la Sierra Leone - l'un des pays les plus pauvres du monde - était en plein "boom" minier depuis quelques années, le taux de croissance a brutalement freiné, passant d'un taux prévu de 11,3% à 7%, selon le gouvernement.
"Nous sommes dans une situation critique et nous allons devoir continuer à faire fonctionner le gouvernement", s'est inquiété le ministre des Finances, Kaifala Marah.
La Guinée est également ébranlée. La Banque mondiale prévoit que le virus va faire reculer la croissance, qui doit passer de 4,5% à 3,5% cette année.
Une bonne nouvelle est cependant venue du Sénégal. Le pays a annoncé la guérison de son unique cas confirmé d'Ebola, un étudiant guinéen qui était traité dans un hôpital de la capitale Dakar.
AFP/VNA/CVN