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"Vous avez le pouvoir de stopper cette horrible épidémie", a lancé, lors d'une réunion à l'ONU, la directrice générale de l'OMS, Margaret Chan, implorant la communauté internationale de "faire plus" face à cette grave crise sanitaire.
"Je veux que nous soyons clairs : nous n'avançons pas assez vite, nous ne faisons pas assez", a de son côté déclaré le président américain Barack Obama.
La directrice générale de l'OMS, Margaret Chan, le 25 septembre lors d'une réunion à New York |
Soulignant que le virus tuait "plus de 200 personnes par jour, dont deux tiers de femmes", le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a lui aussi lancé un appel : "Le monde peut et doit stopper Ebola maintenant".
Dans la soirée, les autorités sanitaires cubaines ont annoncé porter de 165 à 461 le contingent de médecins et personnels de santé qui seront envoyés en Afrique de l'Ouest pour combattre l'épidémie.
En plus des 165 médecins et infirmiers qui doivent arriver en Sierra Leone début octobre, 296 autres éléments seront dépêchés au Liberia et en Guinée voisins, à une date qui n'a pas été précisée.
La fièvre hémorragique Ebola, hautement contagieuse, a fait près de 3.000 morts sur un peu plus de 6.000 cas, essentiellement en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone. L'OMS a averti que l'épidémie était en croissance "explosive" et pourrait, en l'absence d'un renforcement significatif des moyens mis en oeuvre, contaminer 20.000 personnes d'ici à novembre.
Évoquant le déploiement en cours de 3.000 militaires américains en Afrique de l'Ouest avec un commandement régional à Monrovia, la capitale du Liberia, M. Obama a assuré que les États-Unis continueraient à jouer un rôle central face à cette épidémie.
"Mais cela doit être une priorité pour tout le monde. Nous ne pouvons pas le faire seuls", a-t-il indiqué. "Nous pouvons construire les infrastructures et le cadre permettant d'acheminer l'aide, mais nous aurons besoin de contributions".
Interrogé sur une éventuelle participation à des opérations de maintien de l'ordre, le général américain Darryl Williams a souligné jeudi 25 septembre à Monrovia que la mission des États-Unis, centrée sur "le soutien (logistique) et l'ingénierie", était purement "humanitaire". "Nous aurons la capacité de nous défendre" face à d'éventuelles violences, a-t-il cependant précisé, tout en estimant le risque "relativement faible".
Décès d'un missionnaire espagnol
La Banque mondiale a annoncé jeudi 25 septembre avoir quasiment doublé, de 230 à 400 millions de dollars, son aide aux pays frappés par l'Ebola au vu des "preuves alarmantes" de la propagation de l'épidémie.
Personnels de santé guinéens et membres de Médecins Sans Frontières, le 25 septembre à l'hôpital Donka à Conakry |
La Canada a annoncé une contribution de 27 millions de dollars tandis que la France promettait une enveloppe de 70 millions d'euros. Les responsables onusiens n'étaient pas en mesure de donner le total des contributions annoncées mais David Nabarro, coordinateur de l'ONU sur l'épidémie, a indiqué que les pays avaient répondu "avec générosité".
Le groupe des sept pays les plus riches de la planète, le G7, a de son côté affirmé que les pays affectés ne devaient pas "être isolés".
Dans une déclaration télévisée mercredi 24 septembre, le président sierra-léonais Ernest Bai Koroma a annoncé la mise en quarantaine de trois provinces et 12 chefferies, où vivent au total 1,2 million de personnes. "Le confinement de ces districts et chefferies va évidemment créer de nombreuses difficultés mais la survie de nos concitoyens et de notre pays est prioritaire", a-t-il expliqué.
Deux provinces de l'Est, Kenema et Kailahun, étant déjà en quarantaine depuis août, plus d'un tiers des quelque six millions d'habitants sont désormais concernés.
À Port Loko, une femme au foyer, Salimatu Sesay, se résignait à ce "sacrifice". "Si la mise en quarantaine est un moyen de réduire le haut niveau de transmission d'Ebola, alors soit", dit-elle.
En Guinée, 32 personnes ont été arrêtées dans l'enquête sur le meurtre de huit responsables locaux et employés de médias lors d'une campagne de sensibilisation à Ebola dans un village du Sud du pays, selon des sources policière et judiciaire.
AFP/VNA/CVN