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| Dinh Ngoc Duong, un passionné de 89 ans qui prend gratuitement des photos. |
Il s’appelle Dinh Ngoc Duong (photo ci-contre). Né en 1923 dans la province de Nam Dinh (Nord), il a quitté la terre qui l’a vu naître pour Hô Chi Minh-Ville en 1954. Aujourd’hui, il habite rue Xuân Hông dans l’arrondissement de Tân Bình. Lorsqu’il était jeune, il était menuisier, puis il est devenu employé à l’aéroport. L’âge de la retraite ayant sonné, et ses neuf garçons et trois filles devenus indépendants, il a voulu se consacrer à la photographie pour son plaisir personnel.
«J’ai eu envie de faire de la photographie dès 20 ans, mais je devais travailler pour faire vivre ma famille. Aujourd’hui, j’ai tout mon temps. Et s’il y a un jour où je n’utilise pas mon appareil, il y a quelque chose qui ne va pas... Donc, qu’il pleuve ou qu’il vente, je suis toujours dans le parc avec mon boîtier», explique-t-il.
Chaque mois, il reçoit de l’argent de ses enfants et petits-enfants qui vivent aux États-Unis mais, peu dépensier pour sa propre existence, il l’emploie à son bon plaisir. C’est ainsi qu’il est membre de plusieurs organisations philanthropiques ou caritatives...
Des milliers de photos à son actif
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| Dinh Ngoc Duong (gauche) fait des exercices au Centre culturel et sportif de l’arrondissement de Tân Bình, à Hô Chi Minh-Ville. |
Dès 6 heures du matin, M. Duong est au Centre culturel et sportif de l’arrondissement de Tân Bình, appareil en main. Après une séance de gymnastique d’environ 30 minutes, il commence à appuyer sur le déclencheur. Malgré son âge, sa vision est toujours perçante. Ses photos sont parfaitement nettes, pas de mauvaises mises au point avec lui... Ses modèles sont des plus variés : des groupes de personne âgées faisant des exercices, un jeune portant son enfant sur ses épaules, des élèves faisant du sport... Ensuite, il développe ses pellicules, entre 50 et 100 prises de vues à chaque fois, les fait tirer et les offre à ses modèles. C’est ainsi qu’il a pris des milliers de clichés pour de vieilles connaissances, des amis, et même de parfaits inconnus.
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| M. Duong a pris des milliers de clichés pour des amis et des… inconnus. |
Offrir ces photos n’est pas toujours aisé car beaucoup de personnes ne sont pas forcément toujours présentes au centre. C’est pourquoi, il a constamment avec lui un sac contenant ses photographies. «Un jour, une femme m’a prié de prendre une photographie d’elle, pour l’autel des ancêtres, pour après son +passage+. Les jours qui ont suivi, je l’ai attendue au parc sans la voir et puis, la semaine suivante, elle est arrivée. Je n’étais pas fâché, j’étais au contraire très heureux de lui donner cette photographie en particulier», raconte-t-il.
M. Duong prend toujours des photos, beaucoup de photos, si bien que tout le monde le connaît comme le «loup blanc». Il est toujours très agile, et plein d’humour. Phan Thanh Quang, son enfant adoptif, déclare que «tout le monde dans le parc l’aime parce qu’il est jovial et ouvert». On demande avec enthousiasme : «Est-ce que vous prenez des photos?». Mais tout le monde dans ce parc est immortalisé par ses soins, les personnes connues ou non. Nguyên Quynh Nhu, une de ses dernières rencontres, confie : «Je viens de faire connaissance avec M. Duong. Je trouve qu’il prend de bonnes photos, donc je voudrais en avoir de moi».
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| Phan Thanh Quang (debout), Dinh Ngoc Duong et Nguyên Quynh Nhu. |
Trinh Thi Thiêu, une vénérable dame de 80 ans qui fait souvent ses exercices au Centre culturel et sportif, déclare, en souriant, que «lorsque je trouve un groupe de personnes autour de photographies, les observant attentivement et les commentant ensemble, je sais que M. Duong vient de passer». De nombreuses personnes âgées qui font leur gymnastique depuis longtemps ici ont même un album de photographies offertes par lui, gratuitement. «Je prends des clichés pour établir de bonnes relations avec tout le monde et leur faire partager ma joie de photographier».
En dehors du Centre culturel et sportif de l’arrondissement de Tân Bình, il lui arrive quelquefois d’officier dans le parc Lê Thi Riêng, ou encore plus loin, en un autre lieu dans le 7e arrondissement.
Dang Huong/CVN