«J’adore le tourisme aventureux», confie Pham Vu Tùng. Ce quarantenaire est connu depuis une dizaine d’années sur tous les forums de discussions en ligne consacrés au tourisme, où il partage ses connaissances, expériences vécues de ces périples interminables. Businessman et professeur, Tùng est un des fondateurs du groupe Tây Bac, qui réunit des amoureux d’aventures en moto-cross dans les montagnes du Nord-Ouest.
Les excursions sont toujours des moments forts, où, en quelque sorte, l’on a le sentiment de retourner à l’état sauvage. |
«Un voyage, c’est avant tout pour apprendre. Apprendre des choses simples autour de soi et tirer de grands enseignements qui permettent de voir les choses autrement. Des choses qu’on ne peut ni voir, ni sentir si l’on reste enfermé chez soi, même en bouquinant», nous dit-il.
Voyage en groupe ou en couple
Tùng a adopté dès les années 2000 le surnom «Ta ba-lô», qui fait allusion à l’appellation Tây ba-lô (concept désignant les jeunes occidentaux qui voyagent au Vietnam avec leur gros sac à dos). «Voyager, c’est une passion, un désir. Dans le jargon populaire, il y a le mot +Tây ba-lô+, alors pourquoi pas le transformer en +Ta ba-lô+ ?» (NDLR : pour être tout à fait précis, «Ta» renvoie à Vietnamien et «ba-lô» à sac à dos, du terme français un peu vieilli «ballot»).
Tùng et sa femme Thuy lors de leur périple au Népal. |
Tùng «Ta ba-lô» aime voyager, surtout avec son groupe Tây Bac (Groupe du Nord-Ouest). Comment oublier ces journées de balade en Mongolie où rien n’est plus facile que de se perdre dans ces immenses étendues désertiques ? Pour éviter pareille mésaventure, le seul recours est de s’appuyer sur les cartes administratives ou topographiques, et le GPS (système de positionnement par satellite).
Outre les voyages avec ses camarades, Tùng effectue d’autres circuits avec sa femme, Thu Thuy, journaliste connue de la Télévision nationale. Les voyages à deux permettent au couple de vivre de grands moments seuls à seuls, focalisés sur la prochaine étape qui les mènera vers une destination encore inconnue. Le couple a beaucoup voyagé, dans le pays, mais aussi en dehors (Laos, Népal, Australie, États-Unis, Thaïlande, Chine, Cambodge, Myanmar...). Tùng et sa femme sont les premiers Vietnamiens à s’être baladés au Népal au guidon d’une moto-cross. «C’est un voyage inoubliable que nous avons parcouru avec une moto indienne, modèle Pulsa 220 cc, louée pendant dix jours au prix de 12 dollars les 24 heures dans un magasin à Katmandou», se souvient Tùng, des rêves encore plein la tête. Tùng et Thuy ont même cassé leur tirelire pour une excursion d’«air trekking» afin d’admirer le toit du monde : le mont Everest et ses 8.848 mètres.
Des moments rares
Tùng a beaucoup bourlingué à l’étranger, ce n’est rien de le dire ! D’après son vécu, il vaut mieux opter pour une moto populaire dans le pays où l’on va, ou un modèle de marque japonaise, que l’on trouve à peu près partout. Le prix de location varie énormément d’un pays à l’autre. «En Mongolie par exemple, louer une moto revient plus cher que louer une voiture. Aux États-Unis et en Australie, il suffit de claquer des doigts ou presque pour trouver une voiture de location, mais c’est une autre paire de manches pour trouver un deux-roues !», fait-il savoir. Le conducteur doit avoir un permis de conduire international traduit en anglais et estampillé par un notaire assermenté. Sur la route, il faut toujours redoubler de prudence, respecter le Code de la route et les panneaux de signalisation. La panoplie complète du motard est indispensable : casque, combinaison, protège coudes et genoux… Si possible, il est également préférable de souscrire une assurance couvrant l’ensemble des risques de voyage à l’étranger. Une précaution qui, en cas de problème, peut s’avérer salvatrice.
Chaque voyage comprend différentes étapes avec diverses émotions. Avant le départ, on se soucie des préparatifs et au moment de partir, les sentiments sont partagés entre l’excitation de partir dans l’inconnu et l’appréhension qu’un ennui puisse survenir. Puis enfin, la joie de rentrer à la maison, de retrouver ses proches. «Après chaque voyage, lorsqu’on revoit la porte de notre maison, la famille et les proches, on sait qu’il va falloir retourner à notre vie habituelle. Ce qui toutefois est loin d’être désagréable ! Les excursions sont toujours des moments forts, où, en quelque sorte, l’on a le sentiment de retourner à l’état sauvage».
Xuân Lôc/CVN