Pour 2012, et de manière générale, la situation économique dans la région comme dans le monde demeurera évolutive et difficilement prévisible. |
Les exportations sont inconstestablement un des succès de 2011 pour notre économie, mais quelles sont leurs perspectives cette année ?
Les exportations de 2011 sont effectivement un succès puisque la croissance du chiffre d’affaires est de plus de 33% et représente le triple de l’objectif fixé par l’Assemblée nationale. Un véritable bol d’air pour notre économie. Le commerce de nombreux produits a abouti à de bons résultats que ce soit en termes de volume comme de montant, et la progression de ces exportations a été notable sur beaucoup de marchés tels que l’Union européenne, le Japon, la République de Corée, la Chine, l’Afrique et l’Asie du Sud-Ouest.
Pour 2012, et de manière générale, la situation économique dans la région comme dans le monde demeurera évolutive et difficilement prévisible. Le succès de l’année dernière comme les difficultés récurrentes de plusieurs marchés étrangers seront une pression pour le secteur de l’export au regard des nouveaux objectifs à atteindre. Le gouvernement a assigné au secteur de l’industrie et du commerce les objectifs d’une croissance annuelle de 13%, ce qui dans l’absolu n’est pas hors de portée compte tenu de notre économie, et d’un chiffre d’affaires d’au-delà de 100 milliards de dollars, ce qui est faisable mais cependant moins évident. À ces égards, le point le plus préoccupant tient en particulier à la crise de la dette souveraine en Europe et les difficultés de la zone euro qui auront une incidence sur nos exportations, laquelle sera de plus en plus lourde si la situation s’aggrave encore.
Le riz est, depuis de nombreuses années, un produit d’exportation majeur du Vietnam. Photo : Duy Khuong/VNA/CVN |
Quelles politiques d’export le ministère de l’Industrie et du Commerce compte-t-il appliquer dans ces conditions ?
Nous allons composer en faisant en sorte d’atteindre nos objectifs en fonction de nos impératifs et de la situation mondiale. Comme je vous l’ai laissé entendre précédemment, l’export de nos produits risque d’être plus délicat, y compris pour nos produits d’exportation majeure. Le riz est un bon exemple car, s’il a battu un record en 2011 avec près de sept millions de tonnes, cette année les fluctuations des cours mondiaux seront plus fortes, alors que nous devons tenir compte de la nécessité d’assurer une commercialisation garantissant un revenu satisfaisant à tous les acteurs de ce secteur et cela, sur fond de garantie de la sécurité alimentaire nationale... Autant dire que notre politique d’exportation repose sur une étude minutieuse des marchés étrangers.
C’est au vu de ce constat que le ministère de l’Industrie et du Commerce a travaillé avec les conseillers au commerce des ambassades du Vietnam à l’étranger lors de leur conférence qui a eu lieu en décembre dernier à Hanoi. Nous avons étudié de manière approfondie les opportunités et problèmes de chacun de ces marchés et les stratégies à adopter à leur égard afin de déterminer plus généralement les orientations et politiques à l’export pour nos produits majeurs, notamment afin de soutenir nos entreprises dans l’obtention d’un volume satisfaisant de commandes durant 2012.
Et ces politiques à l’export auront-elles une incidence sur le déficit de notre commerce extérieur, selon vous ?
Le bilan de 2011 est meilleur que les précédentes années. Jugez-en vous même : les exportations ont connu une croissance de plus de 33% et les importations, de 24,7% sur un an. Les secondes représentent 9,89% des premières pour un solde négatif de 9,52 milliards de dollars. Le taux de couverture est beaucoup inférieur aux limites assignées de 18% par l’Assemblée nationale et de 16% par le gouvernement. Le déficit de notre commerce extérieur est le plus faible de ces cinq dernières années.
Cela est encore plus visible au niveau du commerce bilatéral, où notre déficit s’est notablement amélioré avec beaucoup de pays, tels que la Chine par exemple. Lors des 11 premiers mois de 2011, nos exportations ont atteint plus de 9,5 milliards de dollars pour une croissance de près de 60%, alors que nos importations n’ont augmenté que de 25%. Notre commerce bilatéral s’est donc équilibré avec nombre de nos partenaires commerciaux, et plus particulièrement les plus inportants d’entre eux.
Nous allons faire en sorte de poursuivre cette tendance en 2012 pour améliorer notre commerce extérieur par des moyens conventionnels– croissance de notre export et limitation de notre import, mais aussi en prenant des politiques d’incitation à l’investissement dans la production de davantage de biens destinés à l’exportation et à se substituer à nos importations.
LINH THAO/CVN
La Stratégie d’import-export pour 2011-2020
Le Premier ministre Nguyên Tân Dung vient d’approuver la Stratégie d’import-export pour la période 2011-2020 et ses orientations pour 2030. Cette stratégie fixe pour objectifs un triplement des exportations en 2020 par rapport à celles de 2010, une croissance annuelle moyenne de 12% durant la période 2011-2015 puis 11% de 2016 à 2020 avant une stabilisation à 10% de 2021 à 2030.