Concrétiser la coopération Vietnam - Belgique

André Flahaut, ministre d'État, président honoraire de la Chambre des représentants de Belgique et ancien ministre de la Défense, a accordé une interview au Courrier du Vietnam sur sa visite au Vietnam du 15 au 20 mai.

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Trân Thanh Mân (droite) et André Flahaut, le 15 mai à Hanoï. 
Photo : VNA/CVN

Quel est le but de votre visite officielle au Vietnam ? Et pourriez-vous nous informer de ses résultats ?

Ce n'est pas ma première visite au Vietnam. Je suis venu dans ce pays au début des années 90. Et donc, au gré des mandats que j'ai eus comme ministre de la Fonction publique et puis comme ministre de la Défense et aussi comme président d'Assemblée, j'ai à chaque fois voulu concrétiser les passages par une série de résolutions ou d'engagements pris. Il y a donc eu un protocole sur la fonction publique fédérale. Il y a eu un protocole sur la défense en 2003.

Et il y a eu aussi cette résolution qui vient d'être adoptée à l'unanimité par le Parlement belge, à mon initiative, c'est une première mondiale à attirer l'attention sur le fait qu'il y a encore aujourd'hui des victimes de l'agent orange utilisé lors de la guerre du Vietnam. Des indemnisations ont eu lieu pour les ressortissants américains, mais il n'y a pas eu d'indemnisation pour les victimes vietnamiennes, ni non plus d'intérêt, je vais dire, de la communauté internationale pour aider en partenaires les Vietnamiens à assainir les sols, pour rendre ces sols à l'agriculture. Donc il y a l'aspect à la fois humain et l'aspect plus économique et de justice.

Le ministre d'État belge André Flahaut lors d'une interview accordée à la presse à Hanoï. Photo : Hoàng Phuong/CVN

De plus, on a eu beaucoup de contacts dans cette période particulière, puisque le hasard des choses fait que j'avais rencontré il y a quelques semaines et avec la délégation le premier jour de ma visite celui qui vient de devenir le président de l'Assemblée nationale du Vietnam. Cela est de bon augure pour le futur, puisque finalement, quand on connaît les gens avec une certaine historicité, cela facilite le dialogue et la concrétisation d'accords, c'est ainsi que j'aime à le rappeler.

J'ai rencontré trois fois le Général Giap (Vo Nguyên Giap, commandant en chef de la campagne de Diên Biên Phu, ndlr), et quelque part, je voulais donner à cette visite aussi un contenu de mémoire, à l’occasion de la Victoire de Diên Biên Phu.

Et donc je crois que chaque fois que l'on peut associer et la symbolique et la mémoire, c'est un peu comme si on avait un lien avec l'histoire de l'Assemblée nationale. La mémoire et le concret, et la longévité des relations entre les personnes, je crois que c'est important, et c'était ça la base de la mission.

Quant aux résultats, ils sont surtout d'avoir repris des initiatives dans certains domaines, d'avoir posé des questions et des propositions pour le prolongement de cette résolution.

Je dirais que c'est le rôle, finalement, maintenant, et des gouvernements et des représentations diplomatiques de voir s'il est possible de concrétiser les choses dans un partenariat équilibré, gagnant-gagnant, en tenant compte des contextes de chacun des deux pays.

Lors de votre séjour dans notre pays, vous vous êtes rendu au Village de l'Amitié du Vietnam et vous avez travaillé avec l'Association vietnamienne des victimes de l'agent orange/dioxine. Comment estimez-vous les projets humanitaires belges en faveur du Vietnam ?

Mais même si le Vietnam n'a plus été repris dans les pays, je vais dire, prioritaires pour la coopération, ça n'empêche pas toute une série d'initiatives bilatérales qui sont prises, parfois à titre personnel, parfois à titre d'organisation non gouvernementale, pour justement rencontrer les besoins.

Le ministre d'État belge André Flahaut offre des cadeaux à des enfants de l'agent orange/dioxine du Vietnam.
 Photo : WB/CVN

Et ici, en ce qui concerne les victimes de l'agent orange, j'ai rencontré Trân Tô Nga qui effectivement se bat depuis très longtemps pour faire reconnaître finalement cette injustice de non-indemnisation, et qui est donc, quelque part, une lanceuse d'alerte historique.

Et c'est au détour d'un contact avec elle qu'elle m'a rappelé que moi-même j'avais en 2004 planté un arbre au Village de l'amitié. J'avais rencontré à cette époque-là au Village de l'amitié déjà toute une série de victimes et c'était un grand moment d'émotion.

Et ce moment d'émotion, je l'ai revécu lors de mon passage cette fois-ci au Village de l'Amitié, comme je suis persuadé de le vivre cet après-midi (le 20 mai, Ndlr) quand on se rendra au centre d'accueil et de soins de l'Association vietnamienne des victimes de l'agent orange/dioxine (VAVA).

Le ministre d'État belge André Flahaut (4e à droite) au Village de l'Amitié à Hanoï. 
Photo : WB/CVN

Ce sera sans doute la même émotion. Dans le cadre du partenariat humanitaire, je crois que c'est le point le plus important. D'autres aspects verront sans doute le jour, mais il faut toujours tâcher de répondre à une expression des besoins.

On ne peut pas faire de l'action humanitaire comme d'autres pays européens ou occidentaux le font. C'est-à-dire qu'ils arrivent à un endroit et ils disent aux personnes de l'endroit  : "On va faire ceci pour vous, c'est bien pour vous". Non, ce n'est pas comme ça que ça doit aller. Je crois d'ailleurs que les Vietnamiens n'accepteraient pas.

Les Vietnamiens c'est un peu comme ça. C'est un peuple fier, un peuple fort qui a qui a démontré par sa résistance qu'on pouvait, même en étant plus petit, s'opposer et mettre en échec des pays parmi les plus grands.

Et ça, c'est clair, c'est dû à la détermination des dirigeants de l'époque, puisque le principe était d'être décidé à lutter, décidé à gagner. Et donc, c'est ce qu'ils ont fait.

Le ministre d'État belge André Flahaut en visite à Diên Biên Phu (Nord-Ouest). Photo : WB/CVN

C'est pourquoi je me suis rendu au monument des martyrs de la révolution et dans d'autres lieux très symboliques qui démontrent finalement tout le respect que le peuple a pour ses ancêtres, ses dirigeants, ses héros. Je crois que c'est une culture qui est bien présente chez vous, mais qui tend à disparaître un peu chez nous.

À mes yeux, en s'appuyant sur une amitié sincère et réciproque, on peut mettre en place des partenariats respectueux, on peut faire beaucoup de choses dans toute une série de domaines. Et c'est, à mon sens, comme ça qu'il faut interpréter un peu une visite comme celle-ci, c'est finalement une visite de réveil.

Il s'agit pour moi d'accentuer certains éléments, d'être utile, et peut-être aussi, même certainement, de travailler à la préparation d'autres visites, dont une visite d'État qui est prévue. Même si je ne sais pas vous dire à quel moment elle se fera précisément. En tout cas, quand je rentrerai en Belgique, je ferai rapport aussi bien au niveau du gouvernement qu'au niveau du Palais royal. Je dirai ce que j'ai vu et ce que je crois que le couple royal devrait voir pour bien comprendre l'esprit du Vietnam. Et pour le reste, les uns et les autres feront leur boulot, comme j'ai fait le mien.

Que pourriez-vous faire, la partie belge en général et vous-même en particulier, pour soutenir davantage les victimes vietnamiennes de l'agent d'orange/dioxine, et pour décontaminer les zones polluées par des agents chimiques au Vietnam ?

Lorsque je me suis rendu au siège de l'association VAVA à Hanoï, j'ai demandé si l'on pouvait guérir des conséquences de l'agent orange ? La réponse a été de dire : des études ont eu lieu, un séminaire a été organisé dernièrement avec de grands scientifiques, on sait à présent qu'on peut soulager la souffrance, mais que l'utilisation de cet agent orange conduit à d'autres maladies, des cancers par exemple. Donc on ne peut pas guérir. On soulage seulement.

Le ministre d'État belge André Flahaut au siège de l'Association vietnamienne des victimes de l'agent orange/dioxine, à Hanoï. 
Photo : WB/CVN

Et quand on sait qu'il y a, aujourd'hui encore, 3 millions de personnes qui sont touchées directement ou indirectement par l'agent orange, on se rend compte finalement, c'est ce que j'ai écrit dans un tweet, que l'utilisation de cet agent orange, c'est l'utilisation d'une arme, soit par des apprentis sorciers, soit, comme c'est encore le cas aujourd'hui dans certains conflits, par des brutes sanguinaires qui ne se préoccupent pas des conséquences de leurs actes. Pour moi, c'est un constat très important !

Et donc, voilà, je crois que ce qu'il faudrait peut-être faire maintenant, c'est notamment au niveau des instituts dédiés à la recherche scientifique, grâce à des coopérations entre universités, ou aussi peut-être au niveau militaire, parce qu'il y a aussi des recherches dans les institutions militaires, c'est donc reprendre les techniques que l'on connaît, les connaissances que l'on a aujourd'hui, afin de voir s'il n'y a aucun moyen pour, sinon guérir, du moins atténuer grandement les effets les plus catastrophiques de l'agent orange. Ça, c'est un premier élément.

L'autre élément concerne l'organisation territoriale de VAVA. Il y a une couverture de l'ensemble du territoire, c'est quelque chose de remarquable. Dans tous les cas, là aussi, il faut attendre l'expression des besoins.

Le ministre d'État de Belgique, André Flahaut (gauche), et le vice-ministre vietnamien de la Défense, Hoàng Xuân Chiên, le 20 mai à Hanoï. 
Photo : WB/CVN

On a fait un don de chaises roulantes et de déambulateurs, on va faire don d'une lessiveuse cet après-midi (20 mai, ndlr), on a annoncé que Trân Tô Nga veut faire aussi un don pour équiper une pièce scolaire au Village de l'amitié. J'ai vu qu'à certains endroits, il y avait des ordinateurs offerts par le Japon...

Là, on doit réfléchir, et ça, c'est au niveau des particuliers, des organisations non gouvernementales ou encore des différents niveaux de pouvoir que l'on peut déterminer, mais toujours en fonction de l'expression des besoins de l'autre, il ne s'agit pas de venir imposer des choses dont nos partenaires n'ont pas besoin.

Certaines activités du ministre d'État belge André Flahaut dans la province septentrionale de Diên Biên.
 Photos : WB/CVN

En octobre 2023, la Chambre des représentants de Belgique a adopté une résolution sur l'aide à apporter aux victimes de l'agent orange durant la guerre du Vietnam. Il s'agit du tout premier Parlement au monde à avoir adopté une telle résolution. Quelle est son influence sur d'autres pays, d’après vous ?

La résolution, telle qu'elle a été déposée, n'est pas venue comme ça. La résolution a été inspirée par les Amitiés Belgique - Vietnam, une association qui depuis de très, très nombreuses années militent sur cette thématique. Moi-même, quand je suis entré au Parti socialiste, c'est un peu sur base de cette situation au Vietnam.

Et donc, cette résolution part de là, d'une expression qui vient de chez vous et qui a été ressentie avec émotion chez nous. Ensemble, nous avons vu ce qui existe et ce qui a été oublié, comme on oublie certains conflits. Et donc, partant de là, on a réfléchi, et on a dit, il faut aller plus loin. Je pense notamment à ma rencontre avec Trân Tô Nga. Certains l'appellent la dame de fer, mais ce n'est pas à son avantage, parce que la dame de fer a un foutu caractère. Ce n'est pas le cas de Mme Nga, qui est d'abord et avant tout une résistante, une militante infatigable, une combattante résolue. Elle est vraiment à l'image du peuple vietnamien. Et à côté de cela, elle a parlé et rappelé les images que j'avais vues, la visite que j'avais faite, l'arbre que j'avais planté. Et puis, finalement, main dans la main nous avons pensé à un texte qui identifie les responsabilités. L'élément remarquable, c'est qu'on dit clairement que l'agent orange utilisé par les États-Unis pendant la guerre du Vietnam a pour conséquence aujourd'hui de créer encore et toujours des victimes. Et à côté de cela, l'objectif, c'était de faire voter un texte fort. Je dois avouer très honnêtement que je ne croyais pas que ce texte allait être voté à l'unanimité. Parce que là, ce texte a été adopté de l'extrême gauche à l'extrême droite. Il réunit autour de lui notre gouvernement dans sa totalité. Un tel texte fait acte, c'est une déclaration. Le Parlement belge déclare qu'il faut reconnaître les responsabilités et qu'il faut demander des indemnisations. Donc on appuie clairement la démarche de Mme Nga. Et l'indemnisation, ce n'est pas uniquement pour les victimes américaines, qui elles ont été indemnisées notamment par les entreprises, pas par l'État américain. À nos yeux, il faut indemniser plus largement et ne pas s'arrêter là. Il faut continuer à être attentifs et à soutenir le peuple vietnamien dans ses démarches.

Et l'autre élément, c'est de dire qu'il faut mettre tout en œuvre pour faire en sorte qu'on puisse assainir de façon durable et irréversible les terrains qui ont été pollués. Parce que tous ces terrains sont perdus. Alors il y a des assainissements qui sont faits notamment par des firmes américaines, mais qui, quelque part, n'assainissent pas en profondeur. La poussière retombe.

Il ne faut pas le faire non plus en entrant en guerre contre les États-Unis et les entreprises américaines. Il faut simplement leur expliquer qu'il y a moyen de faire plus et mieux, mais seulement on peut faire plus et mieux en constituant un triangle, en disant qu'on ne peut pas faire plus et mieux pour le Vietnam sans qu'il n’y ait des partenaires vietnamiens impliqués.

Le délégué général Wallonie-Bruxelles au Vietnam, Pierre Du Ville, et le ministre d'État belge André Flahaut (gauche) à côté de la plaque commémorative du QG de la campagne de Diên Biên Phu.
Photo : WB/CVN

Parce qu'on n'a pas vocation à rester ici. On n'a pas vocation à, entre guillemets, re-coloniser le territoire. C'est la souveraineté qui est en jeu aussi. Et l'objectif maintenant, c'est d'inspirer d'autres pays sur base de cette résolution. La France se dit intéressée de nous rejoindre et de la reprendre. J'aurai des contacts avec des collègues français. Et puis nous avons les élections européennes.

Il y aura donc bientôt de nouveaux députés européens. Donc on va en identifier pour qu'ils portent à un autre niveau, au niveau européen, en quelque sorte, cette préoccupation. Et ainsi, de fil en aiguille, on va pouvoir, je vais dire, réveiller le problème qui était un peu en sommeil. Parce que, pour chaque chose, quand ça dure trop longtemps, ça ne finit pas bien. Et on oublie qu'il y a encore des drames et des victimes...

Comment évaluez-vous la coopération entre les deux pays dans le cadre de l'ONU, de l'ASEM et de la Francophonie ?

D'abord, il y a eu le contact avec le vice-président de l'Assemblée nationale du Vietnam, lequel est depuis lors devenu président. Le contact s'est très bien passé. On avait beaucoup insisté sur les partenariats. Et donc, le hasard des circonstances fait que les interlocuteurs, aujourd'hui, se connaissent.

Donc, on va poursuivre. On a effectivement parlé de la Francophonie. On a rappelé que le Vietnam faisait partie de la Francophonie. Et c'est sans doute là aussi un moyen d'équilibrer les relations. Moi, je crois beaucoup qu'il faut respecter la langue de l'autre. C'est le premier aspect que je veux mettre en avant.

Chacun s'exprime dans sa langue. Et puis, l'autre répond dans sa langue. Il faut éviter ce que j'appelle moi la McDonaldisation linguistique. Parce qu'il y a des nuances dans les langues que les meilleurs interprètes ne parviennent pas à traduire totalement. Donc c'est aussi pour cela qu'il faut défendre la Francophonie.

Il faut, là aussi, respecter le fait que tout le monde ne parle pas la même langue dans le monde. Le monde, c'est la Tour de Babel. Les Russes parlent le russe. Les Chinois parlent le chinois. Les Vietnamiens doivent pouvoir s'exprimer dans leur langue. De même que les Anglais, les Français, les Italiens, les Espagnols, etc.

De gauche à droite : l'ambassadeur de Belgique au Vietnam, Karl Van den Bossche ; le ministre d'État, André Flahaut ; et le délégué général Wallonie-Bruxelles au Vietnam, Pierre Du Ville ; dans la salle de réunion de l'Assemblée nationale du Vietnam.
Photo : WB/CVN

J'ai participé pendant de très nombreuses années aux réunions de l'OTAN, puisque j'ai été ministre de la Défense pendant huit ans et demi. Et là, effectivement, nous n'étions à un certain moment plus que trois à parler en français, par volonté de montrer que le français existait et était une langue officielle aussi. Ça, c'est pour la Francophonie. Et en ce qui concerne la Belgique, vous êtes ici dans les locaux de Wallonie-Bruxelles International, qui représente les institutions francophones de Belgique. Ces institutions francophones sont notamment compétentes pour, ce que l'on appelle, les matières personnalisables.

Les matières personnalisables, c'est ce qui touche tout le cycle de la vie depuis la petite enfance. J'ai été moi-même président de l'Office de la naissance et de l'enfance pendant six ans, de 1989 à 1995. Ensuite, ça touche tout l'enseignement, dont l'éducation, l'éducation de l'histoire, de la citoyenneté, c'est important, mais aussi l'enseignement supérieur, mais aussi la recherche. Et donc, ce sont des éléments qui, au détour de la Francophonie, peuvent être valorisés aussi au travers des institutions.

Le ministre d'État belge André Flahaut au siège de l'Association vietnamienne des victimes de l'agent orange/dioxine, à Hanoï.
Photo : WB/CVN

Et puis, il y a les autres niveaux, le niveau fédéral chez nous, c'est ce que je suis en train de faire un peu ici avec cette résolution, c'est par exemple la géopolitique, etc. Et alors, il y a les Régions qui sont compétentes pour l'agriculture, pour les universités, l'élevage, les exportations, etc. Tout ça, c'est évidemment très important. Tout ça doit être concentré. Et vous avez des acteurs ici, tant l'Ambassadeur que le Délégué général, qui sont effectivement dynamiques, qui travaillent ensemble, intelligemment. Quant au partenariat, il y a parfois des communes qui font des jumelages. On se souvient beaucoup de la guerre du Vietnam en Belgique, encore aujourd'hui, notamment grâce au travail des communes. Et alors, en ce qui concerne les institutions internationales, ma conviction est de dire que le siège des institutions européennes se trouve à Bruxelles. Intelligemment, le Vietnam vient de désigner un Attaché de Défense pour l'Union européenne et pour la France, mais qui couvrira aussi la Belgique.

Et au niveau de l'ONU, je pars toujours du principe qu'il ne faut pas que les diplomates belges ou européens, les diplomates des pays du Nord se concentrent sur leur nombril en disant : "C'est l'Europe, nous sommes les plus importants". Ils doivent pouvoir établir beaucoup de contacts bilatéraux et pas uniquement des contacts avec les plus grands pays. Ils doivent aussi établir des contacts importants sur tous les continents. Le Vietnam est un acteur important. Voilà, c'est en fait le cumul de la diplomatie de proximité au niveau des localités, dans la culture, dans l'enseignement. Vous savez, j'ai fait voir les marionnettes sur l'eau un jour en Belgique parce que j'avais été les voir à Hanoï. En somme, il y a la diplomatie traditionnelle, et toutes les autres formes, la diplomatie de défense, la diplomatie culturelle, la diplomatie parlementaire, etc. Tout ça fait partie d'un tout. Ce sont des relations entre les personnes. Elles sont cruciales. C'est pour cela, notamment, que je suis ici aujourd'hui...

Propos recueillis par Hoàng Phuong/CVN

Biographie du ministre d’État belge André Flahaut

Né en 1955, M. André Flahaut est ministre d’État et député fédéral.

Ministre depuis 1995, ancien ministre de la Défense (1999-2007), ancien Président de la Chambre des représentants (2010-2014), ministre du Budget, de la Fonction publique et de la Simplification administrative de la Communauté française durant la dernière législature (2014-2019), André Flahaut s’est beaucoup investi dans la construction européenne et la promotion de la citoyenneté, ainsi que dans la mise en œuvre de politiques de partenariat audacieuses autant que solidaires.

Extrêmement attentif aux logiques de développement partagé, à la défense de la démocratie et au respect des droits humains, le ministre Flahaut ne cesse de plaider pour l’établissement de liens renouvelés entre l’Europe, les pays de la Méditerranée et l’Afrique dans sa diversité. Très soucieux de proximité, il reste fidèle à une ligne de conduite fondée sur le dialogue et la disponibilité.

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