Les deux catastrophes les plus meurtrières ont été le séisme du 12 janvier en Haïti, qui a tué plus de 222.500 personnes, et la vague de chaleur de l'été en Russie, qui a fait environ 56.000 morts.
"Ces chiffres sont mauvais, mais pourraient être perçus comme dérisoires dans les années à venir. Si nous n'agissons pas maintenant, nous allons voir des catastrophes de plus en plus fréquentes en raison de l'urbanisation sauvage et de la dégradation de l'environnement", a souligné la représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU pour la réduction des risques de catastrophe, Margareta Wahlström, après la publication de ces chiffres. "Les catastrophes naturelles liées au climat augmenteront aussi à l'avenir, à cause notamment du changement climatique ", a- t-elle ajouté.
Selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM), les conditions météorologiques modérées ou violentes, liées au phénomène climatique La Niña, sont maintenant en place dans l'océan Pacifique équatorial et risquent de continuer à engendrer des perturbations au moins jusqu'au premier trimestre de cette année.
L'OMM estime également que parmi les conséquences de La Niña, figurent déjà les inondations et glissements de terrain qui ont eu lieu en Colombie d'avril à décembre 2010, et plus récemment les inondations dans le Queensland, en Australie, provoquées par des pluies diluviennes qui ont commencé à la fin décembre 2010.
"Il est essentiel pour les gouvernements locaux, les responsables municipaux et leurs partenaires d'intégrer l'adaptation au changement climatique dans leurs politiques de planification urbaine ", a encore indiqué Margareta Wahlström, estimant que la réduction des risques aux catastrophes n'était "plus une option ".
"Ce que nous appelons la réduction des risques aux catastrophes - certain parlent d'atténuation des risques ou de gestion des risques- c'est l'outil stratégique et technique qui aide les gouvernements nationaux et locaux à assumer leurs responsabilités à l'égard des citoyens ", a encore insisté la représentante spéciale.
Pour la première fois, les Amériques arrivent en tête de la liste des continents ayant connu les pires catastrophes de la planète. Environ 75% des décès liés à de tels évènements ont été recensé dans les Caraïbes, en raison d'une catastrophe : le tremblement de terre en Haïti.
L'Europe suit derrière, avec 20% du total des décès de l'année écoulée, en raison d'abord de la vague de chaleur qui a frappé la Russie. Le continent européen a également été touché par d'autres événements climatiques extrêmes, tels que la tempête Xynthia, en février 2010, les fortes crues en France, en juin, et des conditions hivernales extrêmes dans toute l'Europe en décembre.
En Asie en revanche, les décès enregistrés ne représentent que 4,7% de la mortalité mondiale liée aux catastrophes. La région reste paradoxalement la plus affectée par des évènements climatiques extrêmes, puisque 89% du total mondial des personnes touchées vivaient en Asie. Parmi les dix catastrophes les plus dramatiques ayant entraîné le nombre de décès le plus élevé, cinq se sont produites en Asie. Les tremblements de terre ont tué 2.968 personnes en avril en Chine et 530 en octobre en Indonésie. De mai à août, des inondations ont tué 1.691 personnes en Chine et 1.765 autres ont été tués par des coulées de boue, des glissements de terrain ou des éboulements consécutifs aux fortes pluies et aux inondations survenus en août. Enfin, près de 2.000 personnes ont été tuées par les inondations massives au Pakistan l'été dernier, après des pluies diluviennes et quasi-ininterrompues dans le Nord-Ouest de juillet à août.
Par ailleurs, la catastrophe naturelle la plus coûteuse financièrement en 2010 a été le tremblement de terre au Chili en février, dont les dommages ont été estimés à 30 milliards de dollars.
XINHUA/VNA/CVN