Airbus et Boeing revendiquent une victoire à l'OMC

Airbus a revendiqué le 23 mars une victoire à l'OMC sur les aides qu'il a reçues pendant plus de 20 ans de l'Union européenne, jugées illégales par les États-Unis, mais Boeing affirme, lui aussi, avoir eu gain de cause.

Alors que Bruxelles et Washington ont choisi de ne rien divulguer du jugement confidentiel rendu par l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sous forme d'un rapport de plus de 1.000 pages, Airbus a assuré dans un communiqué que "70% des requêtes américaines sont rejetées".

Mais selon une élue américaine, Maria Cantwell, sénatrice de l'État de Washington (où se trouvent plusieurs usines Boeing), au contraire, "la décision finale de l'OMC conclut que chaque exemple d'aide au lancement de gouvernements européens à Airbus a violé les règles de l'OMC". Ces aides au lancement de nouveaux avions ont été versées à EADS, la maison mère d'Airbus, par la France, l'Espagne, le Royaume-Uni et l'Allemagne.

L'avionneur européen, lui, explique avoir obtenu satisfaction sur le point central de la plainte américaine déposée en octobre 2004, le mécanisme européen d'avances remboursables.

Selon Airbus, l'Organe de règlement des différends de l'OMC a estimé que ce mécanisme était "légal" et constituait "un instrument de partenariat" entre le gouvernement et l'industrie. "Le document confirme ce que nous avons toujours dit : que les avances remboursables sont un instrument légal et n'ont causé aucune perte d'emploi dans l'industrie aéronautique américaine", a insisté une porte-parole d'Airbus, Maggie Bergsma.

Selon Washington, les aides européennes à l'avionneur lui ont permis de passer de 37% de part de marché en 2001 à 57% en 2006, causant au total un préjudice de quelque 205 milliards de dollars (148 milliards d'euros) à l'industrie américaine. Des estimations jugées totalement irréalistes par Bruxelles.

Le groupe européen est au final soulagé que "le possible financement à venir de l'A350", le futur long-courrier d'Airbus, ne soit "pas remis en cause" par le jugement, qui implique que la partie condamnée se mette en conformité avec les règles de l'OMC, sous peine de sanctions.

Boeing, de son côté, a revendiqué lui aussi une victoire "sur tous les principaux sujets dans la décision finale" de l'OMC. Cette décision est "un jugement fort qui fait date et une bonne nouvelle pour les travailleurs de l'aéronautique à travers l'Amérique, qui pendant des décennies ont dû être en concurrence avec Airbus fortement subventionné", se félicite Boeing.

Bruxelles s'est abstenu de commenter "la substance" du rapport en raison de sa confidentialité. La Commission européenne (CE) a en revanche mis en garde contre "des conclusions hâtives".

En attendant la publication officielle du document, d'ici 3 à 4 mois, les analystes misent de fait sur un jugement mixte pour le dossier très complexe comportant de nombreux points. Une telle issue ouvrirait la voie à des appels qui prolongeraient encore quelques années la guerre entre Airbus et Boeing, au moins jusqu'en 2013, selon les analystes.

Les experts rappellent par ailleurs la nécessité de lire le verdict à la lumière du deuxième pendant de l'affaire, portant sur la plainte de l'Union européenne contre les aides versées à Boeing par Washington.

La plupart tablent au final sur un match nul, renvoyant la CE et Washington dos à dos.

Face à cette perspective, Airbus a appelé le 23 mars Boeing à renouer le dialogue pour trouver un "système d'aides publiques transparent".

AFP/VNA/CVN

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