"L'accord ne fait pas de doute", a déclaré le ministre saoudien du Pétrole avant de se réunir avec ses 11 collègues de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) dans leurs nouveaux locaux à Vienne.
Interrogé sur la décision qu'allait prendre l'OPEP lors de cette réunion ordinaire de printemps, le ministre de son plus gros producteur a répété : "Laisser les choses telles qu'elles sont. Nous sommes très contents de la situation actuelle".
Les quotas de production de brut du cartel, qui pompe 40% du pétrole mondial, sont fixés à 24,84 millions de barils par jour (mbj), depuis le 1er janvier 2009. L'OPEP va ainsi officiellement confirmer le 17 mars une cinquième reconduction d'affilée de ses quotas. "Une bonne demande, une offre fiable, des prix parfaits : nous sommes très contents", a expliqué M. Al-Nouaïmi.
"Les prix sont équitables à la fois pour la producteurs et les consommateurs. La consommation va augmenter aux 3e et 4e trimestres, et le dollar devrait s'affaiblir, ce qui va aider les prix à grimper", s'est, lui aussi, félicité le ministre algérien des Mines et du Pétrole, Chakib Khelil.
Les prix du pétrole se sont rapidement remis de leur dégringolade de l'hiver 2009, lorsque le baril avait frôlé les 30 dollars. Depuis 6 mois, ils évoluent dans une fourchette de 70 à 80 dollars le baril, jugée idéale par les producteurs pour continuer à investir.
La prudence devrait donc l'emporter en raison des inquiétudes de court terme sur la demande, réitérées par le président en exercice de l'OPEP, l'Équatorien Germanico Pinto. "La vigueur de la reprise économique mondiale en 2010 demeure incertaine et inégale", a-t-il déclaré dans son discours d'ouverture, soulignant que "les stratégies de sortie des plans de relance" mises en place il y a un an étaient "cruciales" pour le redressement économique. "La croissance (de la demande pétrolière) la plus forte devrait émaner des pays extérieurs à la zone OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) mais même celle-ci pourrait être affectée par les mesures engagées par les gouvernements pour éviter la surchauffe de leurs économies", a-t-il développé.
Dans les pays industrialisés, "les craintes de reprise en W restent une menace", s'est aussi inquiété M. Pinto.
Malgré le gel des quotas de production depuis 15 mois, les pays membres de l'OPEP ont toutefois profité graduellement de la hausse des prix pour vendre plus de pétrole.
En février, la production des 11 pays membres soumis aux quotas, excluant l'Irak, a atteint 26,7 mbj, soit un dépassement de 1,86 mbj par rapport au plafond officiel.
Plusieurs ministres ont ainsi réclamé à leur arrivée à Vienne un meilleur respect des limites de production. Un appel à la discipline pourrait ainsi figurer dans le communiqué final de cette 156e réunion.
Le ministre saoudien s'est montré, quant à lui, très serein sur cette question. "S'il n'y avait pas de demande (pour ce pétrole), il n'y aurait pas de dépassements" de quotas, a-t-il estimé.
AFP/VNA/CVN