La Banque centrale des États-Unis garde son taux au plancher

La Banque centrale des États-Unis (Fed) s'est montrée légèrement plus optimiste qu'auparavant le 16 mars, tout en annonçant qu'elle ne changeait pas sa politique de taux directeur quasi nul, en vigueur depuis 15 mois.

Pour le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC), "l'activité économique continue de se renforcer" et "le marché du travail est en train de se stabiliser".

Cette référence à la stabilisation du marché du travail est la plus grande nouveauté du communiqué final de la réunion de quelques heures que le FOMC a eue le 16 mars à Washington.

Pour le reste, le texte est très proche de celui publié à l'issue de la réunion de fin janvier, à l'issue de laquelle le Comité estimait que la "détérioration" du marché du travail s'atténuait.

Le FOMC pense comme en janvier que la reprise entamée à l'été devrait se poursuivre lentement cette année, le niveau élevé du chômage (actuellement à 9,7%) devant continuer de peser sur les dépenses des Américains, moteur traditionnel de la croissance. Le Comité note que le crédit reste toujours difficile à obtenir tant pour les ménages que pour les entreprises.

Les dirigeants de la Fed estiment également qu'il n'y a pas de menaces d'inflation susceptibles de les contraindre à relever le taux directeur, qui fluctue dans une marge de zéro à 0,25% depuis décembre 2008. Ce niveau très faible doit stimuler l'activité économique, diminuant au maximum le coût du crédit.

Conséquence de la mollesse de la croissance, du fort niveau du chômage et de l'absence de menaces sur le niveau des prix, le FOMC indique, comme il le fait depuis un an, que les conditions économiques justifient le maintien du taux directeur à un taux "extrêmement bas" pendant longtemps.

Sans souhaiter un relèvement du taux directeur, un des membres du FOMC, Thomas Hoenig, a affiché son désaccord avec ses collègues, comme il l'avait fait en janvier, jugeant risqué pour la "stabilité macroéconomique et financière" du pays de continuer de mentionner une durée qui, selon lui, ne se justifie plus.

Le Comité a confirmé que la Banque centrale aurait achevé d'ici au 31 mars ses programmes gigantesques de rachats de titres destinés à soutenir le marché du logement, à l'origine de la crise, sans manifester explicitement l'intention de procéder à de nouvelles acquisitions en cas de besoin.

Plusieurs analystes avaient estimé que le FOMC devrait continuer de laisser ouverte l'éventualité de nouveaux achats de titres, étant donné la fragilité de ce marché, dont sont venus témoigner de nouveaux chiffres publiés le 16 mars en montrant une baisse des mises en chantier de logement en février.

"La confiance de la Banque centrale dans la reprise continue de progresser", estime Augustine Faucher. Pour cet analyste de Moody'sEconomy.com, le fait que le Comité n'ait "pas dit qu'il modifierait ses plans si besoin est" (comme il l'avait fait dans son communiqué précédent) "est un signe que la Banque centrale juge peu probable une nouvelle détérioration de la conjoncture financière".

Relevant la formule sibylline employée par la Fed (qui promet d'agir comme il le faudra "pour favoriser la reprise économique et la stabilité des prix"), Ian Shepherdson, économiste de l'institut HFE, juge au contraire que "la Fed se réserve le droit de racheter des actifs", et qu'elle "devra le faire", car elle seule, ou presque, permet actuellement au marché immobilier de tenir.

AFP/VNA/CVN

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