Des milliers de membres d'Unite, le premier syndicat britannique, ont lancé la grève à minuit le 19 mars, quelques heures après l'échec d'une ultime tentative de conciliation entre le co-secrétaire général d'Unite, Tony Woodley, et le directeur général de la compagnie Willie Walsh.
Unite, qui représente 12.000 membres du personnel de cabine de BA, a annoncé en fin de journée que 80% d'entre eux avaient observé l'arrêt de travail. Mais à Heathrow, premier aéroport mondial pour le trafic international, 50% du personnel de vol s'est présenté au travail, selon BA.
En raison de cette première grève en 13 ans, environ 1.100 des 1.950 vols BA prévus sur les 3 jours devaient être annulés. À Heathrow, plus de 60% des long-courriers mais seulement 30% des court et moyen-courriers devraient être assurés sur les 3 jours. À Gatwick, le trafic devrait être normal pour les long-courriers, et fonctionner à 50% pour les court et moyen-courriers.
BA a dit avoir rajouté à son programme en fin de soirée quelques vols qui n'étaient pas prévus, le service ayant connu un "bon départ" dans ces 2 aéroports de Londres. "Le personnel de cabine se présente comme normal à Gatwick et les chiffres rapportés à Heathrow sont au-dessus de ce dont nous avons besoin pour respecter notre programme annoncé", a indiqué une porte-parole. Mais Unite a répliqué en affirmant qu'en 2 heures, en milieu d'après-midi, seulement 10 avions avaient décollé d'Heathrow contre 50 en temps ordinaire. Le syndicat a décrit le terminal 5 de l'aéroport comme une "ville fantôme".
La compagnie avait essayé de se préparer au mieux à la grève. Elle a assuré avoir trouvé un millier de volontaires parmi son personnel de cabine pour voler jusqu'aujourd’hui, et l'avoir correctement entraîné. Une soixantaine d'autres compagnies ont accepté de prendre sur leurs vols des clients de BA.
La grève ne semblait pas dans l'immédiat avoir provoqué le chaos craint par les autorités. À Heathrow, l'atmosphère était calme et les passagers décontractés. "Pour autant que nous sachions, nous allons voler. Nous étions un peu inquiets de ne pas pouvoir rentrer chez nous mais tout semble ok", résumaient Robert et Katharine Meckenburg, un couple d'Américains chacun âgé de 79 ans, en route vers Philadelphie.
Le mouvement, à quelques semaines des législatives attendues le 6 mai, doit durer jusqu'aujourd'hui inclus dans un premier temps et reprendre samedi prochain pour 4 jours si aucune solution n'est trouvée entre-temps.
Tony Woodley a laissé la porte ouverte à de nouvelles discussions. "Unite reste disponible à tout moment pour parler avec BA. Nous leur demandons de réfléchir à nouveau à ce qui est vraiment dans le meilleur intérêt à long terme de cette grande compagnie", a-t-il déclaré le 20 mars.
Il s'est plaint d'avoir hérité d'une "mission impossible" après avoir dû rejeter un accord sur 4 ans qui, selon lui, revenait à geler les salaires jusqu'en 2014.
AFP/VNA/CVN