Cette rencontre sera la première réunion prévue du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) à ne durer qu'une journée depuis la panique financière de septembre 2008.
À lui seul ce détail est un signe de l'amélioration de la situation économique des États-Unis : face à la gravité de la crise, la Fed avait décidé que toutes ses réunions régulières de politique monétaire dureraient 2 jours pour permettre une meilleure réflexion sur les solutions à y apporter.
Si le risque d'une rechute de l'activité américaine semble s'éloigner, les responsables de la Fed estiment d'une manière générale que la reprise entamée à l'été devrait se poursuivre lentement en 2010, le niveau élevé du chômage (actuellement à 9,7%) devant continuer de peser sur les dépenses des ménages, alors que le crédit reste toujours difficile à obtenir pour eux et pour les entreprises.
"L'économie est en train de guérir" et on observe "un renforcement progressif" de la croissance tant aux États-Unis que dans le monde, a déclaré vendredi le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner, tout en prévenant que le processus de guérison serait très long.
Dans ces conditions, les analystes et le marché sont presque unanimes pour dire que la Banque centrale ne relèvera pas son taux quasi nul en vigueur depuis la mi-décembre 2008.
Le président de la Fed, Ben Bernanke, a encore redit récemment qu'en l'absence d'inflation, le FOMC avait toute latitude pour maintenir son taux au plancher aussi longtemps que possible afin de soutenir une croissance encore fragile.
En l'absence de surprise sur les taux, les économistes et les marchés regarderont de près les mots employés par le Comité pour parler de la conjoncture.
La réunion d'aujourd'hui doit être l'occasion pour les membres du FOMC de continuer leurs discussions sur la stratégie de sortie de crise.
La Fed a déjà mis fin à la plupart de ses facilités exceptionnelles de soutien au crédit et à la liquidité mises en place pour permettre à l'économie américaine de continuer à fonctionner au plus fort de la crise. Il lui reste à peaufiner la façon dont elle s'y prendra pour retirer toutes les liquidités qu'elle a injectées dans le circuit économique et qui, à terme, pourraient provoquer une inflation meurtrière.
Le Comité devrait confirmer que la Fed arrêtera au 31 mars comme prévu son gigantesque programme de rachat de titres immobiliers destiné à faire baisser les taux d'intérêt à long terme pour faire repartir le marché du logement, à l'origine de la crise.
AFP/VNA/CVN