Aqpa a également revendiqué l'explosion d'un avion cargo début septembre à Dubaï, dans des messages diffusés sur des forums Internet prônant le "jihad", dont a fait état le 5 novembre le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE.
Dans ces messages, le réseau appelle également à l'envoi d'autres paquets piégés "pour élargir le rayon d'action en y incluant des avions de ligne en Occident aussi bien que des avions cargo".
Le 5 novembre, deux colis piégés en provenance du Yémen ont été découverts à Dubaï et en Grande-Bretagne sur des vols cargo à destination des États-Unis.
Le 3 septembre, un avion cargo du groupe américain de messagerie UPS s'était écrasé sur une base militaire émiratie près de l'aéroport de Dubaï. Les deux membres de son équipage avaient été tués. "Nous avons abattu l'avion appartenant à la compagnie américaine UPS, mais puisque les médias de l'ennemi ne nous ont pas attribué la responsabilité de ce travail, nous sommes restés silencieux jusqu'à ce que vienne le moment de frapper à nouveau", selon le message.
Le réseau Aqpa, cité par SITE, affirme que c'est lui qui a placé, quelques semaines plus tard, les deux bombes dissimulées dans des colis sur des vols FedEx et UPS. "Nous nous posons la question : pourquoi est-ce que l'ennemi n'a pas montré ce qui était arrivé à l'avion d'UPS qui a été abattu ?". "Est-ce parce que l'ennemi n'a pas été capable de déterminer la cause du crash, ou parce que l'administration Obama voulait dissimuler l'incident ? (...) Nous disons à Obama : nous avons frappé trois fois vos avions en un an. Si Allah le veut, nous allons continuer à frapper les intérêts américains et les intérêts des alliés des Américains", poursuit le message.
Ces revendications vont dans le sens des soupçons des enquêteurs américains, selon lesquels des personnes affiliées à Al-Qaïda sont derrière la fabrication des deux bombes dissimulées dans des colis adressés à deux synagogues de Chicago.
En revanche, elles sont contradictoires avec les affirmations des autorités de l'aviation civile des Émirats concernant le crash de l'avion d'UPS en septembre. Des experts de cette agence ont en effet affirmé la semaine dernière avoir éliminé la possibilité d'une explosion à bord de l'appareil.
Washington croit savoir que les colis piégés portent la signature du Saoudien Ibrahim Hassan al-Asiri, soupçonné d'être un artificier d'Al-Qaïda.
Les autorités britanniques ont indiqué que leur charge était suffisamment puissante pour détruire un avion en vol.
Ces revendications sont rendues publiques le jour même où une réunion se tenait à Bruxelles avec des experts en sécurité aérienne européens et américains, pour tenter de colmater les failles dans la sécurité aérienne en Europe, elle aussi confrontée à une vague de colis piégés provenant du Yémen et de Grèce.
Comme les États-Unis, cinq pays européens -Allemagne, France, Royaume Uni, Belgique et Pays-Bas- ont provisoirement interdit jusqu'au 8 novembre tout fret aérien provenant du Yémen. L'Allemagne a étendu la mesure aux vols passagers.
AFP/VNA/CVN
(08/11/2010)