C'est la seconde fois en trois jours que la capitale irakienne est frappée. Dimanche, un commando d'Al-Qaïda avait attaqué en pleine messe la cathédrale syriaque catholique, dans le centre-ville, faisant 53 morts, dont 46 fidèles.
"Au moins 63 personnes ont été tuées et 285 ont été blessées dans 11 attentats à la voiture piégée. Toutes les explosions ont eu lieu au même moment", a déclaré sous le sceau de l'anonymat un responsable du ministère, dont le bilan précédent faisait état de 57 morts et 248 blessés.
Un autre bilan donné plus tôt par le ministre de la Santé, Saleh Mehdi al-Hasnawi, sur la chaîne publique al-Iraqiya faisait état d'au moins 36 morts et 320 blessés. Le ministre avait précisé que 80% des blessés n'avaient été que légèrement touchés et avaient pu regagner leur domicile.
Le couvre-feu, qui s'étend habituellement à Bagdad entre 00h00 (21h00 GMT) et 05h00 (02h00 GMT), a été décrété peu après ces attaques, en début de soirée, dans l'Est de la capitale.
Le responsable du ministère de l'Intérieur a précisé que les deux plus importants attentats avaient eu lieu contre des restaurants à Kazamiya (Nord) et à Husseiniya (Est).
De par leur simultanéité et les cibles choisies -des quartiers chiites-,ces attentats portent la marque de la branche irakienne d'Al-Qaïda qui, en dépit d'une nette baisse des violences sur l'essentiel du territoire irakien, a toujours la capacité de frapper fort.
En soirée, quatre obus de mortiers ont par ailleurs été tirés sur le quartier mixte de Ghazaliya, dans l'Ouest, a indiqué la même source au sein du ministère de l'Intérieur. Elle n'a pas été en mesure de dire si ces tirs avaient fait des victimes ou des dégâts.
Ces attaques risquent de ruiner les efforts du gouvernement qui cherche à attirer les investisseurs étrangers. Depuis le 1er novembre, se tient la foire internationale de Bagdad où sont présentes 300 sociétés du monde entier.
Le 25 août, 14 voitures piégées, dont certaines pilotées par des kamikazes, avaient explosé à quelques heures d'intervalle dans une dizaine de villes irakiennes, faisant 53 morts et plus de 300 blessés. Cette vague d'attentats visait la police.
Si le niveau actuel de violence est sans commune mesure avec le pic observé lors des violences confessionnelles de 2006 et 2007, l'Irak, et notamment sa capitale, demeure le théâtre d'attentats quotidiens, dont les plus sanglants sont imputables à Al-Qaïda.
Ces attaques interviennent alors que le blocage politique se poursuit en Irak : près de huit mois après les élections législatives, les partis politiques ne sont toujours pas parvenus à trouver un accord en vue de former un nouveau gouvernement.
Le mois d'octobre a cependant été le moins sanglant depuis novembre 2009, selon un bilan fourni lundi par les ministères de la Santé, de la Défense et de l'Intérieur. Un total de 194 Irakiens ont péri en octobre, un chiffre gonflé par le bilan particulièrement élevé de l'attaque de la cathédrale syriaque catholique de Bagdad.
Des centaines de personnes en pleurs ont assisté le 2 novembre dans une église du centre-ville aux funérailles d'une partie des victimes de cette attaque menée par un commando d'Al-Qaïda, un carnage qui a suscité une vague d'indignation en Irak et à l'étranger.
AFP/VNA/CVN