Grèce-Italie-Allemagne : tentatives d'attentats simultanés aux colis piégés

Une douzaine de colis piégés postés en Grèce ont été découverts quasi-simultanément le 2 novembre à Berlin (Allemagne), Bologne (Italie), dans plusieurs ambassades d'Athènes et à son aéroport, conduisant les autorités grecques à suspendre l'expédition de tout courrier par avion vers l'étranger pour 48 heures.

Dans la nuit du 2 au 3 novembre, la Grèce a annoncé la suspension de l'acheminement par voie aérienne de toutes les lettres et colis pour une période de 48 heures, afin de procéder à des vérifications.

Quasiment au même moment, un paquet suspect adressé au Premier ministre italien Silvio Berlusconi et expédié depuis la Grèce a été intercepté à bord d'un avion postal privé qui avait atterri à 22h15 (21h15 GMT) à l'aéroport de Bologne (Italie), a indiqué une source policière grecque.

Quand les artificiers ont tenté de l'ouvrir, le paquet suspect, trouvé à bord d'un avion cargo en provenance de Grèce et à destination de Paris, a pris feu sans faire de blessé, a précisé l'agence italienne Ansa, citant des sources proches de l'enquête.

Le 2 novembre, la police grecque a parallèlement annoncé avoir détruit à l'aéroport d'Athènes deux paquets suspects contenant des livres dans lesquels avait été aménagé un espace pouvant contenir des explosifs.

Les destinataires étaient Europol, dont le siège est aux Pays-Bas, et la Cour européenne de justice au Luxembourg, ont indiqué des médias.

Un peu plus tôt dans la soirée, un autre paquet explosif, posté en Grèce lui aussi et adressé à la chancelière allemande Angela Merkel, a été désamorcé à la chancellerie à Berlin. Selon le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, l'engin explosif était semblable à celui expédié à l'ambassade de Suisse à Athènes et qui a explosé le 2 novembre.

Au total, en Grèce, depuis le 1er novembre, 11 colis piégés ou suspects ont été interceptés. Ils étaient adressés à des ambassades, ainsi qu'au président français Nicolas Sarkozy. Le 2 novembre, deux d'entre eux, de faible puissance, ont explosé aux ambassades suisse et russe, sans faire de victimes. Le 1er novembre, un autre avait explosé dans une société de messagerie.

La police grecque privilégie la piste d'un seul et même groupe. Les enquêteurs n'étaient toutefois pas en mesure de désigner une organisation précise, dans un pays confronté à un militantisme extrémiste récurrent, s'incarnant dans divers groupes affichant des thèses d'extrême gauche ou anarchistes.

Selon Théodore Papathéodorou, professeur de criminologie à l'université du Péloponnèse, interrogé avant les annonces de la police concernant l'Italie et l'Allemagne, ces actes sont un "appel" pour "attirer l'attention des opinions publiques au niveau européen" et "dénoncer la crise" qui frappe toute l'Europe, la Grèce en tête.

Le 1er novembre, la police a arrêté deux suspects. L'un d'eux, un étudiant en chimie de 22 ans, était recherché pour extrémisme anarchiste. L'autre, âgé de 24 ans, est considéré comme un militant autonome.

Les suspects, qui étaient armés, ont été déférés le 2 novembre en milieu de journée devant un procureur qui a lancé contre eux des poursuites pour quatre chefs d'inculpation, dont "appartenance à une organisation terroriste" et "actions terroristes".

Le Premier ministre Georges Papandreou a condamné les actes de ceux qui "essaient en vain de perturber la paix sociale du pays par des actes criminels" et "d'atteindre l'image de la Grèce à l'étranger à un moment particulièrement difficile".

AFP/VNA/CVN

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